Le niveau de français des élèves romands est insuffisant. Moins de la moitié d'entre eux atteignent les objectifs en orthographe à la fin de la scolarité obligatoire, selon une étude nationale présentée jeudi par la Conférence des directeurs cantonaux de l'instruction publique (CDIP).
Seulement 41% des élèves romands atteignent les compétences fondamentales requises pour l'apprentissage de l'orthographe en français, a indiqué Oliver Prosperi du Service de la recherche en éducation (SRED) lors d'une conférence de presse. Il présentait les résultats d'une série de tests menés auprès d'élèves en 11e année à travers toute la Suisse.
Ce taux dénote fortement par rapport à ceux observés dans les autres régions linguistiques. Il est de 84% pour l'allemand dans les écoles alémaniques et de 77% pour l'italien au Tessin.
Le résultat est particulièrement bas dans le canton de Neuchâtel, qui enregistre un taux de 36%. Viennent ensuite Berne (37%), Vaud et Genève (40%) et Fribourg (42%). Le canton du Jura enregistre le meilleur résultat avec un taux de 50%.
La qualité de l'enseignement et la motivation des professeurs ainsi que les plans d'études doivent être examinés, a déclaré Prosperi. Les motivations des élèves ainsi que la collaboration entre les cantons ont été citées comme d'autres pistes d'amélioration.
Le président de la CDIP, le conseiller d'Etat Christophe Darbellay, a lui relativisé la grande disparité entre les régions linguistiques. La langue française est connue pour être plus difficile à apprendre, a-t-il déclaré.
Le Valaisan a aussi indiqué que «depuis Platon», il est commun de penser que la qualité de la langue baisse. Cela dit, le politicien a appelé à «ne pas déposer les armes» et agir, insistant sur l'importance de la dictée.
Les différences entre les régions linguistiques sont moins marquées en ce qui concerne l'apprentissage d'une deuxième langue nationale. Les résultats sont toutefois médiocres. Les élèves suisses atteignent tout juste la moyenne dans la compréhension écrite d'une seconde langue. Le taux moyen est meilleur pour la compréhension orale, il se rapproche de 60%.
L'apprentissage de l'anglais est beaucoup plus efficace. Pas moins de 75% des élèves suisses ont atteint les objectifs fixés en compréhension écrite, et 85% en compréhension orale. Le niveau est toutefois généralement plus bas en Suisse romande, le Jura étant le canton le plus mauvais.
Mis à part les régions linguistiques, la CDIP a constaté des disparités selon le genre et le milieu social des élèves. Les filles obtiennent en général de meilleurs résultats que les garçons et les élèves provenant d'un milieu social favorisé réussissent mieux à l'école.
L'étude, lancée par la CDIP, a été menée en 2023 auprès de 18'500 élèves de 1800 écoles. A l'exception de Zoug, tous les cantons y ont pris part. (jzs/ats)