Bagarre, insultes et même un coup de poing au visage: c'est ce qu'a vécu une agente de train des CFF le 20 novembre 2023 dans le train de Laufen à Bâle et finalement sur le quai de la gare de Bâle. La raison de l'altercation était un contrôle de billets. Selon l'employée des CFF, une passagère qui n'avait pas composté sa carte multicourses est devenue agressive et lui a même arraché son outil de travail ELAS, qui ressemble à un téléphone portable. La situation ne s'est calmée qu'après l'arrivée de la police des transports. L'agente de train a ensuite été en arrêt maladie pendant cinq jours.
Cette affaire a eu des suites judiciaires vendredi. En effet, l'auteure présumée - une femme née en 1977 et domiciliée à Laufen BL - a dû répondre devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone de violences et de menaces contre les autorités et les fonctionnaires. Lors de l'audience, elle a contesté avec véhémence le déroulement des faits et la version de la contrôleuse, à laquelle elle a reproché son «comportement insolent». Les détails du contrôle ont donné lieu à un échange animé entre l'avocat de l'employée et celui de l'accusée. Les images de la vidéosurveillance n'étaient pas claires.
Le juge a finalement décidé de ne pas condamner l'accusée pour violence et menace contre les autorités et les fonctionnaires, mais pour avoir empêché un acte officiel. Elle s'est vue infliger une amende de 1000 francs avec un délai d'épreuve de deux ans ainsi que la prise en charge des frais de procédure de 2000 francs. Le tribunal est ainsi resté en dessous de la peine de 4400 francs que le Ministère public de la Confédération avait fixée par ordonnance pénale. Le procès a eu lieu parce que l'accusée avait fait opposition à l'ordonnance pénale.
De tels cas atterrissent régulièrement devant le Tribunal pénal fédéral, qui est compétent lorsque des fonctionnaires fédéraux sont impliqués dans des affaires pénales. Pour le Ministère public de la Confédération, il s'agit de bagatelles, comme en témoigne le fait qu'il a renoncé à être présent à l'audience de vendredi. Mais pour le personnel des trains, impliqué dans des épisodes de ce type, le sujet est grave:
Régulièrement, le magazine de l'association en fait état, par exemple récemment sous le titre:
Le secrétaire SEV René Zürcher explique que certains collaborateurs sont traumatisés après de telles expériences:
Selon une enquête de l'Office fédéral de la statistique sur les délits officiels relatifs à la violence et aux menaces contre les autorités et les fonctionnaires, environ 700 cas sont enregistrés chaque année. Environ 500 cas sont perpétrés dans l'enceinte d'une gare, dont les arrêts et les dépôts. Les autres lieux de commission sont le train, le bus ou le tram. Ces chiffres sont toutefois à prendre avec précaution, car ils ne concernent pas uniquement le personnel des transports publics.
C'est également un sujet important pour les entreprises de transport. Interrogé à ce sujet, le BLS indique que les comportements agressifs s'expriment le plus souvent verbalement:
Le BLS a enregistré une forte hausse d'incidents contre le personnel après la levée des prescriptions en matière de pandémie en 2021/22. L'année suivante, le nombre d'incidents contre le personnel a légèrement baissé, avant de remonter en 2024.
De leur côté, les CFF observent «que les voies de fait sont soumises à des fluctuations et que certains incidents sont devenus plus graves».
Afin de garantir la sécurité, il est prévu, pour certains trains du trafic grandes lignes, que le personnel soit soutenu par du personnel de sécurité. En cas de besoin, la police des transports intervient et la violence et les voies de fait sont systématiquement dénoncées, car il s'agit d'un délit poursuivi d'office.
Les transports publics de la ville de Zurich (VBZ) enregistrent chaque année entre 30 et 50 cas de menaces et entre 15 et 30 cas de voies de fait contre des collaborateurs, comme ils l'expliquent à notre demande. En revanche, les blessures corporelles ne sont qu'occasionnelles.
Comme dans d'autres entreprises de transport interrogées, les collaborateurs des VBZ sont préparés de manière ciblée par des formations à agir de manière désescalade dans des situations de violence potentielles. Comme une grande partie des incidents de violence concerne les collaborateurs chargés du contrôle des titres de transport, ceux-ci sont formés de manière particulièrement intensive à la communication, à la désescalade et à la gestion des conflits.