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Le marché de l'emploi vacille en Suisse: voici les chiffres

Wegen der Coronakrise könnte sich laut Berechnungen des Beratungsunternehmens McKinsey die Arbeitslosigkeit in Europa verdoppeln. (Symbolbild)
Le marché de l’emploi suisse se durcit. (image symbolique)Image: AP

Voici où le marché de l'emploi souffre le plus en Suisse

Trouver un nouvel emploi devient nettement plus difficile en Suisse. Les données les plus récentes montrent un affaiblissement du marché du travail, avec certains cantons plus touchés que d'autres.
03.12.2025, 05:3603.12.2025, 05:36
Stefan Ehrbar / ch media

Le marché de l’emploi suisse se durcit. Au troisième trimestre, le pays ne comptait que 0,1% de postes en plus par rapport à l'an dernier. Converti en équivalents plein temps, le volume d’emploi a même reculé de 0,1%, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Pour les personnes en recherche d’emploi, la situation se complique: la population continue, elle, de croître nettement plus vite, ce qui accentue la concurrence. Tour d’horizon.

Le canton le plus durement touché

La Confédération publie les chiffres d’emploi par grandes régions, chacune regroupant plusieurs cantons. Ceux de de Zurich et du Tessin forment, à eux seuls, une région. Pour comparer les situations, l’indicateur le plus pertinent reste le nombre d’équivalents plein-temps, qui convertit tous les types d’emplois en postes complets.

Ces dernières années, trois modifications majeures ont marqué les grandes régions. En 2019, le canton de Zurich a dépassé pour la première fois l’Espace Mittelland (Berne, Fribourg, Jura, Neuchâtel et Soleure). Un peu plus d’un an plus tard, la région lémanique (Genève, Vaud, Valais) a fait de même.

Au deuxième trimestre de cette année, nouvelle première: la région lémanique compte désormais davantage d’équivalents plein temps que le canton de Zurich. Ce dernier subit notamment l’effet de la disparition de Credit Suisse et des réductions d’effectifs dans d’autres entreprises financières.

La ville de Zurich, où travaille environ un employé sur dix du pays, a particulièrement souffert. Elle ne comptait plus que 409 100 équivalents plein temps au troisième trimestre, soit 12 300 de moins que lors de son record historique au premier trimestre 2024. Cette valeur repart toutefois à la hausse pour la première fois depuis six trimestres. A l’échelle cantonale, le repli a été nettement moins marqué.

Là où la réduction d’effectifs menace le plus

Le canton de Zurich n’est pourtant pas celui où les entreprises se montrent les plus pessimistes. C'est ce que montre une enquête de l’OFS interrogeant les directions quant à l’évolution attendue des effectifs, pondérée par le nombre d’employés. Seules des entreprises représentant 3,5% des salariés zurichois anticipent une baisse prochaine, soit le taux le plus faible des grandes régions.

Au Tessin, cette part atteint 4,7%, en Suisse centrale 4,9%. Dans l’Espace Mittelland, elle grimpe à 5,3% et dans la région lémanique à 5,4%. Les perspectives les plus sombres se situent en Suisse du Nord-Ouest (Argovie, Bâle-Campagne, Bâle-Ville) et en Suisse orientale (les deux Appenzell, Glaris, Grisons, Saint-Gall, Schaffhouse, Thurgovie): des entreprises représentant respectivement 7 et 7,3% des employés prévoient une réduction d’effectifs.

En Suisse orientale, ce taux n'a plus été aussi élevé pour un troisième trimestre depuis 2019. Des annonces comme la suppression de 550 postes chez Novartis à Stein (AG) ou de 75 emplois chez SFS à Flawil (SG) confirment cette tendance. Dans d’autres régions, c'est le retrait de 900 postes à la SSR ou de 45 emplois à Swissmedic qui a fait beaucoup de bruit.

La création de postes ralentit

Isolés, ces chiffres pourraient paraître un peu pessimistes. Dans toutes les régions, l’indicateur de l’emploi reste toutefois légèrement haussier. A l’échelle suisse, il atteint 1,02, son plus bas niveau depuis cinq ans. A 1, l’emploi se stabiliserait; en dessous, il reculerait.

Ce léger surplus s’explique par le fait qu’une majorité d’entreprises prévoient de maintenir leurs effectifs stables, et que les sociétés misent encore un peu plus sur une hausse que sur une baisse.

Mais l’essoufflement est visible: dans toutes les régions, la part des entreprises tablant sur une hausse de l’emploi a reculé au troisième trimestre à son niveau le plus bas depuis au moins trois ans. En Suisse centrale, elle n'a même jamais été aussi faible depuis au moins 2019.

Des chiffres trop alarmistes?

L’enquête a été réalisée avant que la Suisse ne conclue son accord douanier avec Donald Trump. L’issue trouvée d'un droit de douane de 15% au lieu de 39% pour les exportations vers les Etats-Unis soulage de nombreuses entreprises concernées. Leurs dirigeants répondraient peut-être aujourd’hui avec davantage d’optimisme.

Reste que l’accord n’est pas encore appliqué et que les incertitudes économiques demeurent élevées. Pour une large part de l’économie suisse, la clé reste l’évolution de l’économie allemande, atone depuis des années. Rien ne dit que les investissements massifs du nouveau gouvernement y auront des effets durables.

Les régions gagnantes sur le long terme

Sur les 30 dernières années, un vainqueur s’impose: la région lémanique. Le nombre d’équivalents plein temps y a bondi de 52,6%. La Suisse centrale suit avec +48,3%, puis le canton de Zurich avec +39,9%.

La croissance a été plus modérée au Tessin (+26,1%), dans l’Espace Mittelland (+23,6%) et en Suisse orientale (+21,6 %). La progression la plus faible revient à la Suisse du Nord-Ouest, avec un gain de 20,0%.

Et le PIB dans tout ça?

Le nombre d’emplois ne reflète pas nécessairement la taille de l’économie. Le produit intérieur brut (PIB) est également déterminant. De ce point de vue, le canton de Zurich reste en tête avec 164 milliards de francs en 2022, devant l’Espace Mittelland (156 milliards) et la région lémanique (148 milliards).

La répartition du PIB entre les cantons est relativement stable. Entre 2008 et 2022 (dernières données disponibles), certaines glissades sont toutefois visibles.

Les cantons de Zoug (+0,56 point de pourcentage), Vaud (+0,51) et Lucerne (+0,28) sont ceux qui ont accru le plus leur part.

A l’inverse, Zurich (-1,3), Berne (-0,62) et Argovie (-0,43) ont connu les plus forts reculs. Il faut toutefois interpréter ces données avec prudence: l’année 2022 reste marquée par la crise du Covid, qui a touché les cantons de manière inégale.

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