Les cartes de dangers prennent en compte les événements avec une probabilité d'occurrence allant jusqu'à une fois tous les 300 ans. C'est ce qu'a expliqué le géologue et minéralogiste bernois Hans-Rudolf Keusen à Keystone-ATS.
Il faut partir du principe que ce qui s'est passé à Blatten est beaucoup plus rare, c'est-à-dire qu'il se produit en moyenne moins d'une fois tous les 300 ans. Il ne s'agit donc pas d'une erreur ou d'une mauvaise estimation, ajoute Keusen, qui a notamment été membre pendant douze ans de la plate-forme nationale Dangers naturels PLANAT.
Et de préciser que, souvent, ces risques rares sont déclarés comme risques résiduels sur les cartes de dangers. Les autorités doivent les gérer.
En Suisse, de nombreuses habitations se trouvent en zone rouge sur les cartes des dangers naturels. Cela ne signifie pas qu'il faille nécessairement démolir ces logements. En revanche, les travaux d'extension, par exemple, y sont plus difficiles, voire impossibles, précise l'expert.
Il ajoute que dans les zones bleues, par contre, on peut construire sous certaines conditions. Il faut mettre en oeuvre des mesures de protection pour les zones d'habitation ainsi exposées.
Selon une évaluation de la Banque cantonale de Zurich se basant sur les cartes cantonales des dangers publiées en avril, une maison sur six est menacée par un danger naturel. Le niveau de danger y est généralement faible ou moyen, mais un bâtiment d'habitation sur 125 se trouve dans des zones de danger important.
Le principal danger naturel provient des inondations, loin devant les glissements de terrain. Avec près de la moitié exposées à au moins un danger naturel, le canton de Glaris détient la palme du taux de maisons situées dans des zones de danger, suivi par les cantons du Valais (36%), de Schwyz (30%), des Grisons (29%) et de Saint-Gall (27%). (ats/vz)