«Satisfaits». Le Centre du Valais romand, le PLR, le PS et les Vert-e-s ont salué une loi qui améliore la situation actuelle. Celle-ci soutient désormais «plus efficacement les victimes tout en prenant mieux en charge les auteurs». L'UDC a refusé cette révision jugée, en substance, inaboutie et qui aurait mérité, selon elle, une deuxième lecture.
Cette loi est «ambitieuse et efficace», a relevé le conseiller d'Etat Mathias Reynard. Elle s'articule autour de cinq grands axes, dont la détection précoce des violences en améliorant la circulation des informations entre les autorités et les services ou institutions spécialisées qui doivent traiter les cas de violence domestique.
Aujourd'hui, lorsque la police intervient dans un cas de violence domestique, elle donne des informations d'aide aux personnes concernées, mais ce «n'est pas vraiment le bon moment», a noté Mathias Reynard. Le nouveau texte prévoit une prise de contact proactive de centres spécialisés avec la victime, mais aussi avec l'agresseur présumé, quelques jours après les faits.
L'entretien devient désormais obligatoire non seulement pour les auteurs présumés des violences expulsés du domicile mais aussi pour ceux sous le coup d'une mesure d'éloignement ou d'interdiction de contact prononcée par un tribunal. Le nombre d'entretiens sociothérapeutiques passera de un à trois pour «favoriser une vraie prise de conscience».
La gauche plaidait pour cinq entretiens, l'UDC pour le statu quo. Le parlement a suivi la proposition du gouvernement.
Le plénum a aussi accepté que le coût des trois premiers entretiens soit pris en charge par le canton. Les auteurs qui souhaitent continuer ce suivi devront payer de leur poche ou demander une subvention.
Ce point a été longuement débattu: plusieurs députés auraient souhaité que les agresseurs présumés «assument leurs actes et la totalité des coûts». La majorité a estimé que cet investissement permettra de prévenir les récidives. En début de semaine, lors de l'entrée en matière, Mathias Reynard, avait aussi souligné que l'objectif de cette loi n'est pas la répression mais bien la réduction des violences.
Avec ce texte, les enfants ne seront plus seulement considérés comme des témoins dans le cas de violences domestiques mais, en raison «du fort potentiel traumatisant», comme des victimes, même s'ils n'ont pas directement subi des coups. La nouvelle loi introduit aussi la récolte centralisée et anonyme de données concernant les violences domestiques et leur publication périodique.
«En Suisse, une personne meurt toutes les deux semaines de violences domestiques. La violence n'épargne aucune catégorie de la population. Elle n'a pas d'âge, pas de classe sociale, elle a lieu partout, y compris dans notre canton», a rappelé en plénum le conseiller d'Etat Mathias Reynard lors de l'entrée en matière. En 2022, en Valais, les services de police sont intervenus 377 fois, soit plus qu'une fois par jour.
Dans 87% des cas, les victimes sont des femmes. «Ceux qui insultent, qui frappent, qui harcèlent, qui abusent, qui violent ne sont pas les monstres imaginaires. Ce sont des hommes ordinaires». Il s'agit d'un «fléau systémique, mais la violence est un comportement que l'on peut désapprendre», ajoute celui qui est en charge du département de la santé, des affaires sociales et de la culture. (mbr/ats)