En prison, Nicolas Sarkozy a mangé des yaourts et prié
A quelques jours de la parution de son livre Le journal d'un prisonnier, Nicolas Sarkozy, condamné au procès libyen, lève samedi le voile sur ses 3 semaines de détention, faites de prière, discussions avec l'aumônier et régime alimentaire frugal.
Condamné en première instance le 25 septembre à 5 ans de prison avec mandat de dépôt assorti d'une exécution provisoire pour association de malfaiteurs, l'ancien chef de l'État sera resté 20 jours en détention à la prison parisienne de la Santé.
De ces 3 semaines de détention, Nicolas Sarkozy, 70 ans, a tiré un Journal d'un prisonnier de 216 pages, édité par Fayard, contrôlé par Vincent Bolloré.
Le livre sera publié le 10 décembre, date à laquelle Nicolas Sarkozy entamera, dans une librairie du 16e arrondissement de Paris, une tournée de signatures en France.
Du gris partout
Dès son incarcération le 21 octobre, Nicolas Sarkozy fut frappé par l'absence de toute couleur. Dans l'ouvrage, dont Europe 1, elle aussi contrôlée par le milliardaire breton, mais aussi le quotidien Le Figaro et LCI, ont diffusé samedi des extraits, il écrit:
Nicolas Sarkozy, numéro d'écrou 320535 selon Le Figaro, décrit sa détention et son alimentation à la Santé, faite de «laitage, barre de céréales, eau minérale, jus de pomme et quelques douceurs sucrées».
L'ancien président de la République, protégé en prison par deux officiers de sécurité, est resté enfermé dans sa cellule 23 heures sur 24, sauf à l'occasion des visites. Nicolas Sarkozy écrit:
Du réconfort dans la religion
Réconforté son premier soir de détention par la diffusion d'un match européen de son club de coeur, le Paris Saint-Germain, l'ancien président (2007-2012) raconte s'être aussi agenouillé pour prier. Dans son livre, il évoque:
Il ajoute:
Nicolas Sarkozy raconte aussi ses échanges dominicaux avec l'aumônier de la prison. Définitivement condamné dans 2 autres affaires, celle dite des écoutes et Bygmalion, l'ex-président décrit:
Au Figaro, il confie avoir «écrit au Bic sur une petite table en contreplaqué, tous les jours». Nicolas Sarkozy raconte:
«Comment en suis-je arrivé là?»
Celui qui a reçu en détention la visite du garde des Sceaux, Gérald Darmanin, ajoute:
Les deux hommes ont, depuis, l'interdiction d'entrer en contact.
Il n'a en revanche pas reçu la visite de l'ambassadeur des Etats-Unis en France, Charles Kushner, qui a sollicité cette rencontre en prison, a confirmé samedi à l'AFP un porte-parole de la diplomatie américaine.
L'ambassadeur souhaitait le voir «par compassion et respect personnel à son égard, en tant qu'ancien chef d'Etat français et en tant qu'ami des Etats-Unis», selon ce porte-parole.
Il s'en prend à des politiciens
Nicolas Sarkozy réserve dans son livre quelques piques au personnel politique, dont Ségolène Royal, son adversaire socialiste en 2007, ou encore Emmanuel Macron qui, selon Le Figaro, aurait «détourné le regard».
Europe 1 évoque en revanche le soutien apporté par Marine Le Pen ou le vice-président RN de l'Assemblée nationale, Sébastien Chenu. Il critique la visite effectuée par deux députés LFI durant sa détention, accompagnés de deux journalistes. Il s'insurge:
Ce n'est pas terminé pour Sarkozy
Nicolas Sarkozy n'en a pas terminé avec la justice. Outre son procès en appel sur le financement libyen au printemps prochain, l'ex-président est visé par d'autres enquêtes.
L'une d'elles concerne notamment ses lucratives activités de conseil en Russie, ou l'attribution controversée du Mondial 2022 au Qatar. (joe/ats/afp)
