Nicolas Sarkozy raconte sa détention

Sarkozy sort un livre sur son expérience en prison.
Nicolas Sarkozy clame son innocence et fait pareil dans son livre.Keystone

En prison, Nicolas Sarkozy a mangé des yaourts et prié

L'ex-président de la République française a évoqué dans la presse son séjour en prison. Celle-ci a également diffusé des extraits de son nouveau livre, «Le journal d'un prisonnier».
06.12.2025, 20:0306.12.2025, 20:03

A quelques jours de la parution de son livre Le journal d'un prisonnier, Nicolas Sarkozy, condamné au procès libyen, lève samedi le voile sur ses 3 semaines de détention, faites de prière, discussions avec l'aumônier et régime alimentaire frugal.

Condamné en première instance le 25 septembre à 5 ans de prison avec mandat de dépôt assorti d'une exécution provisoire pour association de malfaiteurs, l'ancien chef de l'État sera resté 20 jours en détention à la prison parisienne de la Santé.

De ces 3 semaines de détention, Nicolas Sarkozy, 70 ans, a tiré un Journal d'un prisonnier de 216 pages, édité par Fayard, contrôlé par Vincent Bolloré.

Le livre sera publié le 10 décembre, date à laquelle Nicolas Sarkozy entamera, dans une librairie du 16e arrondissement de Paris, une tournée de signatures en France.

Du gris partout

Dès son incarcération le 21 octobre, Nicolas Sarkozy fut frappé par l'absence de toute couleur. Dans l'ouvrage, dont Europe 1, elle aussi contrôlée par le milliardaire breton, mais aussi le quotidien Le Figaro et LCI, ont diffusé samedi des extraits, il écrit:

Le gris dominait tout, dévorait tout, recouvrait toutes les surfaces»

Nicolas Sarkozy, numéro d'écrou 320535 selon Le Figaro, décrit sa détention et son alimentation à la Santé, faite de «laitage, barre de céréales, eau minérale, jus de pomme et quelques douceurs sucrées».

L'ancien président de la République, protégé en prison par deux officiers de sécurité, est resté enfermé dans sa cellule 23 heures sur 24, sauf à l'occasion des visites. Nicolas Sarkozy écrit:

«J'aurais donné beaucoup pour pouvoir regarder par la fenêtre, prendre le plaisir de voir passer les voitures»

Du réconfort dans la religion

Réconforté son premier soir de détention par la diffusion d'un match européen de son club de coeur, le Paris Saint-Germain, l'ancien président (2007-2012) raconte s'être aussi agenouillé pour prier. Dans son livre, il évoque:

«C'est venu comme une évidence»

Il ajoute:

«Je suis resté ainsi de longues minutes. Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice»

Nicolas Sarkozy raconte aussi ses échanges dominicaux avec l'aumônier de la prison. Définitivement condamné dans 2 autres affaires, celle dite des écoutes et Bygmalion, l'ex-président décrit:

«La prison fut pour moi une épreuve que j'ai essayé de rendre la plus productive possible. On a coutume de dire que l'on apprend à tout âge. C'est vrai, car j'ai beaucoup appris à la Santé, sur les autres comme sur moi-même.»

Au Figaro, il confie avoir «écrit au Bic sur une petite table en contreplaqué, tous les jours». Nicolas Sarkozy raconte:

«Je donnais les feuilles à mes avocats, qui les donnaient à ma secrétaire pour les mettre au propre. J'ai écrit d'un seul jet et, après ma libération, un lundi, j'ai terminé le livre dans les jours suivants.»

«Comment en suis-je arrivé là?»

Celui qui a reçu en détention la visite du garde des Sceaux, Gérald Darmanin, ajoute:

«Il fallait que je réponde à cette simple question: 'Mais comment en suis-je arrivé là?'. Que je m'interroge sur cette vie si étrange que la mienne, qui m'a fait passer par tant de situations extrêmes.»

Les deux hommes ont, depuis, l'interdiction d'entrer en contact.

Il n'a en revanche pas reçu la visite de l'ambassadeur des Etats-Unis en France, Charles Kushner, qui a sollicité cette rencontre en prison, a confirmé samedi à l'AFP un porte-parole de la diplomatie américaine.

L'ambassadeur souhaitait le voir «par compassion et respect personnel à son égard, en tant qu'ancien chef d'Etat français et en tant qu'ami des Etats-Unis», selon ce porte-parole.

Il s'en prend à des politiciens

Nicolas Sarkozy réserve dans son livre quelques piques au personnel politique, dont Ségolène Royal, son adversaire socialiste en 2007, ou encore Emmanuel Macron qui, selon Le Figaro, aurait «détourné le regard».

Europe 1 évoque en revanche le soutien apporté par Marine Le Pen ou le vice-président RN de l'Assemblée nationale, Sébastien Chenu. Il critique la visite effectuée par deux députés LFI durant sa détention, accompagnés de deux journalistes. Il s'insurge:

«Il y avait donc des gens qui mettaient le combat politique avant la dignité minimale qui aurait dû consister à respecter l'intimité d'un homme en prison.»

Ce n'est pas terminé pour Sarkozy

Nicolas Sarkozy n'en a pas terminé avec la justice. Outre son procès en appel sur le financement libyen au printemps prochain, l'ex-président est visé par d'autres enquêtes.

L'une d'elles concerne notamment ses lucratives activités de conseil en Russie, ou l'attribution controversée du Mondial 2022 au Qatar. (joe/ats/afp)

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