Avant les Labubu, ces 10 jouets ont conquis les cours d'école
Les Labubu, ces poupées au sourire maléfique venues de Chine, sont le jouet tendance du moment. Leur public cible, ce ne sont pas les enfants, mais de jeunes femmes qui suivent les trends avec intérêt.
Parmi ses adeptes on compte Cher, Dua Lipa, Rihanna ou encore David Beckham. Le Financial Times a parlé de bagarres dans les magasins, tandis que le Tages-Anzeiger évoque l’afflux de centaines de personnes lors d’une vente à la gare centrale de Zurich.
On le sait, la plupart des modes ne durent pas longtemps. Ceux que les poupées Labubu exaspèrent n’auront probablement à patienter que quelques mois, deux ans au maximum, avant que la trend ne s'éteigne et que l'on passe à autre chose.
Rien à voir avec deux tendances qui se maintiennent depuis des décennies: Barbie et Pokémon, dont le succès perdure depuis respectivement 76 et 29 ans.
Ces deux univers sont de véritables mines d’or. La société Mattel, qui produit Barbie, a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires de près de 5 milliards et demi de dollars, dont un tiers seulement grâce à Barbie. La marque Pokémon a, elle, engrangé 12 milliards de dollars la même année.
Les Tamagotchi et autres scoubidous ne rivalisent pas avec ces chiffres, mais les revenus qu'ils ont générés restent astronomiques. Voici les principaux phénomènes qui ont inondé la planète, depuis la naissance de Barbie en 1959.
2017: les hand spinner
Pour certains parents, le hand spinner a été une véritable purge, alors que d’autres y ont vu une distraction bienvenue pour leurs gosses hyperactifs. L’inventrice de ce gadget serait l’Américaine Catherine Hettinger.
En 1993, elle imagine un jouet rotatif pour sa fille, dont la forme et la taille sont toutefois différentes du modèle actuel. Elle dépose un brevet en 1997, qui expire huit ans plus tard, faute d’argent pour le renouveler.
Pas de bol, c'est en 2017 que le jouet connaît un succès planétaire. Le magazine Forbes lui décerne même le titre de «jouet a absolument avoir en 2017».
Le hand spinner finit par être interdit dans certaines écoles, car il est jugé trop distrayant. Chez Digitec Galaxus, la mode s’est fortement essoufflée, mais connaît depuis 3 ans un regain d'intérêt.
En 2025, le revendeur suisse a déjà vendu plus de hand spinners que pendant tout 2024. Ces ventes ne concernent pas uniquement les hand spinners, mais aussi d’autres jouets destinés à occuper les mains.
2004: Les scoubidous
Nouer des fils pour en faire des bracelets n’est pas une tendance récente, mais bien une pratique universelle et millénaire. Et l’industrie du jouet sait très bien transformer des traditions anciennes en produits modernes. C’est le cas des rubans colorés en plastique venus de Chine, et qu'on appelle les scoubidous.
Le plus dur, c'était surtout de les terminer
Ces fils élastiques qu'on entrelace ont débarqué en 2004 en Allemagne et en Suisse. Filles et garçons les tressaient pour fabriquer des porte-clés, des bagues, des colliers et autres petits objets. Mais leur réputation s'est peu à peu ternie. Une enquête du magazine de consommateurs Öko-Test avait alors révélé qu’ils contenaient de grandes quantités de plastifiants nocifs.
Si parfois on en aperçoit encore accrochés aux cartables des enfants, ils appartiennent surtout à l'époque révolue du début des années 2000.
2000, les Heelys
Au début des années 2000, il y a eu un autre phénomène des cours de récré, les Heelys. Ces chaussures massives avaient une roulette intégrée au talon. On pouvait marcher normalement avec, puis enclencher la roue logée dans le talon lorsqu'on le souhaitait.
On n'a jamais su si c'était cool, ces roulettes
Lorsqu'on laissait la roulette enclenchée, on marchait comme avec des talons, et chacun des pas claquait. Mais on pouvait aussi se pencher sur ses talons, glisser à tout moment, et se sentir super cool face aux regards interloqués.
La chaussure a été inventée en 2000 aux États-Unis. Les Heelys sont ensuite arrivées sur le marché suisse en 2007, à une époque où les chaussures massives et le style skateur étaient déjà à la mode.
1998: Les Furby
Ce qu’il y a de charmant dans le monde de l’imaginaire, c’est que personne n’oblige à décider si on est une chouette, une souris ou un chat. Ou peut-être même une chauve-souris... Le Furby est donc tout ça à la fois.
Le jouet électronique est commercialisé depuis 1998 par le fabricant américain de jouets Hasbro. Grâce à des capteurs, on peut chatouiller Furby, le caresser et lui parler comme s’il s’agissait d’un véritable animal de compagnie.
Un hibou? Une chauve-souris? Un Furby!
Et il répond même, mais de manière aléatoire. Sa puce vocale contient 800 mots dans la langue du pays où on l'achète, et 200 mots en furbish. Au cours des trois premières années, 40 millions de Furby ont été vendus.
Depuis, Furby a subi des améliorations. Le jouet est désormais connecté à Internet. On peut le doucher via une application, ou encore faire éclore des œufs virtuels.
Mais attention, l'organisation allemande de défense des consommateurs Stiftung Warentest a averti il y a quelques années que la connexion Internet de Furby n’était pas sécurisée. Toute personne située dans un rayon de 30 mètres peut ainsi se connecter au jouet par Bluetooth, et parler avec des enfants ou les écouter.
1996: Le Tamagotchi
L’œuf tacheté saute et saute, et puis, soudainement, un petit alien en sort. Il vient de la planète Tama et doit être nourri, amusé et lavé pour ne pas mourir. Tel est le principe de jeu du Tamagotchi.
Le pauvre pouvait carrément mourir si on ne s'en occupait pas
Au tournant du millénaire, ce jouet électronique a passionné des millions d’enfants et d’adolescents. Le Tamagotchi a été lancé en 1996 par le fabricant japonais de jouets Bandai.
En mars 2023, 91 millions d’exemplaires avaient été vendus. Alors qu’au départ, les Tamas ne pouvaient que manger, dormir et jouer, les versions ultérieures ont ajouté la possibilité de faire des courses ou de voyager. Grâce à l’infrarouge, les Tamas pouvaient être connectés entre eux, afin de se reproduire.
En 2023, Bandai a tenté de rallumer la flamme en lançant le Tamagotchi Uni. Le jouet était doté d’un écran tactile et d’un affichage en couleurs, et était capable de rencontrer via Wi-Fi, dans le Tamaverse, des personnages du monde entier. Mais la tendance s'est essoufflée.
1996: Pokémon
En 1996, Nintendo, l’entreprise à l’origine du Game Boy, lance le jeu Pokémon en 1996. Le principe est simple, dans un monde peuplé de plus de 1000 créatures, les dresseurs doivent en capturer, les entraîner et les faire s’affronter.
Devenus un phénomène, les Pokémon ont rapidement pris leur envol. À côté des jeux vidéo, les cartes à collectionner et la série animée ont aussi trouvé un large public.
En 2016, le jeu mobile Pokémon Go a déferlé sur le marché. Durant des mois, des foules de joueurs ont arpenté les rues pour attraper des monstres virtuels, parfois au prix de cascades risquées. Et l’engouement continue. Il y a quelques jours encore, des centaines de fans se sont rassemblés à Zurich pour traquer le dragon Éthernatos.
Pokémon reste la franchise de divertissement la plus lucrative au monde. Et ses fans dépensent sans compter. L’influenceur et boxeur américain Logan Paul a ainsi acquis une carte Pikachu Illustrator, la plus chère de l’histoire, pour plus de cinq millions de dollars. Depuis, il la porte en pendentif autour du cou, enchâssée dans du plexiglas et accrochée à une chaîne en or.
Super content de sa carte super chère
1991: Diddl
Beaucoup de monde connaît la petite souris Diddl. Mais qui se souvient encore de Diddlina, Mimihopps, Vannilivi et Ackaturbo? Sans doute les vrais fans.
Inventée par le dessinateur allemand Thomas Goletz, Diddl compte parmi les rares phénomènes des années 1990 qui ne viennent pas du Japon.
La souris est apparue pour la première fois en 1991 sur des cartes postales, déclenchant une vague de collectionneurs, et donnant naissance à toute une gamme de produits populaires comme les blocs-notes ou la literie Diddl.
La France adore Diddl
Son amie Diddlina a rejoint la souris, et a été suivie de nombreux autres compagnons animaux. Un magazine mensuel, Diddls Käseblatt, a aussi vu le jour. La production de produits Diddl a pris fin en 2014. En octobre 2025, Diddl doit revenir en France avec de nouveaux articles.
1989: Le Game Boy
Une mini-console de jeu à glisser dans la poche, et qui permet d'assouvir son envie de jouer, partout, à tout moment. Telle était la révolution qu'offrait le Game Boy. Au départ, seul Tetris était installé sur cette mythique console de poche, avant que Nintendo, son créateur, n'ajoute des jeux devenus mythiques comme Zelda, Pokémon ou Super Mario.
D’autres consoles avec écran couleur et au plus grand format sont sorties la même année. C’est pourtant le Game Boy qui a connu le plus grand succès. Son petit écran noir-blanc n’a pas été un handicap, puisqu’il offrait une autonomie nettement plus longue, et un prix relativement abordable de 145 francs lors de sa sortie, en 1990. Nintendo a arrêté la production du Game Boy en 2003.
1974: Le Rubik’s Cube
Il est considéré aujourd’hui comme le jouet typique des fans de mathématiques un peu nerds. Dans les années 1980, c'était un véritable phénomène de masse. Le Rubik’s Cube possède six faces de couleurs différentes, chacune divisée en 26 cases et que l'on mélange. Le but est de déplacer les cases de façon à reconstituer six faces unies.
Ce casse-tête a été inventé en 1974 par l’ingénieur civil et architecte hongrois Erno Rubik. À l’époque, la Hongrie faisait encore partie de l’Union soviétique. Le pays a néanmoins accordé en 1979 les droits de vente mondiaux à une entreprise américaine.
Le boom a atteint son apogée en 1981, avec 160 millions d’exemplaires vendus. En 1982 se sont tenus les premiers championnats suisses de Rubik’s Cube, mais la mode s’est ensuite essoufflée la même année. Elle n’a toutefois pas disparu et, ces cinq dernières années, la tendance des casse-têtes a repris de l’ampleur.
C'est quand même plus simple avec une IA
1959: Barbie
Qualifier Barbie de simple tendance relève de l’euphémisme. La poupée est un véritable phénomène culturel. Et le secret de son succès réside dans sa capacité à suivre l’air du temps, non seulement dans la mode, mais aussi dans la société.
La première poupée Barbie est apparue sur le marché en 1959. Elle a été inventée par Ruth Handler, la fondatrice de l’entreprise Mattel. L'inspiration lui serait venue d'une poupée que Ruth Handler avait achetée à Lucerne lors d’un voyage en Suisse.
Les premières Barbie étaient destinées aux classes moyennes et supérieures, leur garde-robe s’inspirait de la haute couture et utilisait souvent de la soie ou du brocart, avec de véritables mini-fermetures éclair et des boutons fonctionnels.
Au début des années 1960, lorsque la mode s'est tournée vers les jeunes issus des milieux populaires, le style de Barbie a lui aussi évolué. Ses vêtements ont alors été fabriqués dans des matières meilleur marché, et elle n’avait plus seulement des tenues de tennis ou des robes de soirée, mais également de courtes minijupes pour aller en boîte, et des rollers pour s'amuser au parc.
À partir des années 1990, Barbie a également pris la forme d'une sirène, ou d'une princesse de conte de fées. (aargauerzeitung.ch)
