On est en janvier, et le circuit des Fashion Weeks a débuté sur les chapeaux de roue, d'abord avec Milan, puis avec la collection Hommes dans la capitale de l'Hexagone.
Si vous êtes du genre mordu de la modosphère, vous attendez très certainement les collections Haute Couture avec impatience, qui se déploieront dès le 22 janvier. Pour vous éviter de faire les cent pas, on vous plonge tête la première dans l'univers «so hype» - et parfois so casse-gueule - des mannequins, qui n'ont définitivement pas la tâche facile.
Entre les pressions de l'agence et du client, couplées à celles de chaussures sorties de la bouche des enfers, et des runways plus glissants qu'une piste de bowling, il est étonnant qu'on ne se retrouve pas avec une armée de chevilles foulées en mars.
Il existe toutefois quelques cascades qui ont été capturées par les caméras, et dont on parlera encore dans 50 ans, non sans une petite joie malveillante (avouez). Petite florilège, tout en douleurs, de chutes mémorables.
Ming Xi pour Victoria's Secret, 2017.
On ne pouvait pas ne PAS citer cette bûche gracile dont le monde entier s'est repassé le film. Il faut dire que, fut une époque, le défilé Victoria's Secret était un peu l'égal d'un mondial de foot: même ceux qui n'étaient pas spécialement branchés mode se donnaient rendez-vous devant la petite lucarne pour admirer les top models en lingerie glamour, battant le podium au gré de concerts live.
Au vu de l'immense événement dont il s'agit, et de la lourdeur des «uniformes» (dont le peu de centimètres de tissus est compensé à grand renfort de plumes et de paillettes), il est étrange que l'on n'ait pas noté plus de «wardrobe malfunctions».
A ce titre, c'est le mannequin d'origine chinoise Ming Xi qui restera dans les annales. En 2017, alors qu'elle arpentait la scène de la Mercedes-Benz Arena à Shanghai, le talon ultra-fin de Ming Xi glisse, provoquant la chute de sa propriétaire, qui a fini sur les rotules.
Restant très pro, le top s'est gracieusement relevé, et est reparti tous sourires sous les applaudissements du public... avant de s'écrouler en pleurs en backstage.
Naomi Campbell, Vivienne Westwood, 1993.
Le légendaire top model Naomi Campbell, qui assure n'avoir jamais touché l'une de ses robes en défilé, a tout de même prouvé, une fois, être bien humaine.
Naomi n'était âgée que de 22 ans en mars 1993, lorsqu'elle s'est effondrée d'une façon assez comique sur le runway de Vivienne Westwood. Il faut dire que ses plateformes vertigineuses devaient lui donner du fil à retordre. Bonne joueuse, la Britannique, jambes éparpillées, n'a pas pu réfréner un fou rire, avant de se relever et de continuer à «slay». Parce que c'est Naomi, quand même.
Le juge de l'émission The Face a d'ailleurs partagé ce souvenir sur Instagram en 2020, légendant:
Priscila Perez, Maria Lafuente, 2010.
L'on évoquait ci-dessus des chaussures venues des enfers. Parfois, l'on devrait demander aux designers de marcher dans leurs propres créations (ça pourrait leur mettre quelques limites), ou du moins, d'organiser des crash tests.
En 2010, Priscila Perez en a fait les frais lors du défilé Maria Lafuente. Selon la version officielle, la modèle aurait chuté en raison du «stress», mais à considérer ses pompes, on a des doutes.
Très étrangement, l'on pourrait croire que sa démarche boiteuse fait partie du show, tant sa tenue fait penser aux silhouettes qui naissent sous le crayon d'un Galliano.
Kristen McMenamy, Valentino, 2023.
it’s like every season valentino have an issue with their heels? pic.twitter.com/xtdw84YT3x
— m ✨ (@PRADAXBBY) January 25, 2023
La maison Valentino est la spécialiste pour filer des talons impossibles à ses mannequins. Le top américain Kristen McMenamy, 58 ans, avait d'ailleurs fait une chute aussi mémorable que médiatisée sur le podium en 2023 à Paris.
Dans le doute: débarrassez-vous de l'objet de torture, et continuez à briller. Même clopin-clopant.
Un débat avait enflammé la Toile pendant des jours; étaient-ce les talons qui étaient trop petits? La robe trop étroite? Les pieds trop bizarres? A tel point que Valentino a dû se fendre d'un communiqué de presse pour assurer que la maison prenait soin de ses mannequins. Oui, oui, on voit.
Agyness Deyn, Fashion Relief for Haïti, 2010.
Agyness Deyn a chuté avec bonne humeur sur le podium du défilé Fashion Relief for Haïti, organisé par sa collègue Naomi Campbell. Chuter pour la bonne cause, c'est tout de même la classe!
Candice Swepanoel, Givenchy, 2015.
Notre ange préféré de la Victoria's Secret army, j'ai nommé la Sud-Africaine Candice Swepanoel, marchait pour Givenchy en 2015, lorsqu'elle a trébuché. Ça a fait PAF!, mais le phénomène a été bien éphémère; une forêt de mains s'est vite levée pour l'aider à reprendre sa route et ses esprits.
Chanel, fournisseuse de malaises depuis 1910.
Voici la petite ballerine Chanel en version Sheitan. Elle a un talon de 10 cm, et une volonté de nuire taillée dans le seum. Merci Alexandra Tomlinson de nous avoir dévoilé le plan machiavélique de la Maison.
Karolína Kurková, Victoria's Secret.
Il fallait bien un bonus win. C'est le top model Karolína Kurková qui nous l'offre, sur la mythique estrade du Victoria's Secret fashion show (encore lui). Qui peut défiler devant des millions d'yeux, perdre sa grolle sur un sol un peu louche (c'est quoi ces machins brillants), et continuer à afficher un sourire Colgate digne du Joker, sans vriller d'un pet dans un bikini tiré à quatre épingles? Karolína Kurková, bien sûr!