Jennifer Lopez, avec ses 50 ans bien entamés, tient une forme olympique. A tel point qu'elle n'a pas qu'envahi la rue en sous-vêtements avec sa campagne pour Intimissimi ou les tabloïds avec sa vie de couple, mais également les plateformes de streaming grâce à sa société Nuyorican Productions, qui lui permet de produire les films dans lesquels elle joue.
En effet, la star a multiplié depuis quelques années divers projets pour les plateformes que sont Netflix et Prime Video, allant de la comédie romantique comme Shotgun Wedding (2022) en passant par le thriller, avec The Mother (2023). Cette année encore, Jennifer Lopez a sorti un nouvel album, This is me now… et nous a par ailleurs gratiné d'un film abominable sorti conjointement: This Is Me... Now: A Love Story, sorte de comédie musicale sous forme de bouillie numérique qui n'a rien à envier à Cats sur l'échelle du mauvais goût.
2024 étant une année prolifique pour la Portoricaine, elle s'affiche également dans Atlas, sorti le 24 mai dernier sur Netflix. Il n'a pas fallu plus de trois jours pour que le film soit numéro un de la plateforme.
Affichant tout de même un budget relativement confortable de 100 millions de dollars, le film devrait aisément permettre à JLo de payer ses frais de divorce. Elle porte ici les casquettes de productrice et d'actrice dans ce film d'anticipation réalisé par Brad Peyton, à qui l'on doit les subtiles San Andreas (2015) et Rampage (2018) avec Dwayne Johnson.
Dans un futur proche, les intelligences artificielles (IA) se sont révoltées contre les humains. Des millions de morts plus tard, l’humanité a finalement remporté la guerre. Cependant, le chef des machines, un robot dénommé Harlan (Simu Liu), a réussi à prendre la fuite et à quitter la Terre pour une destination inconnue.
Presque trois décennies plus tard, sa trace est retrouvée sur une planète éloignée, GR-39. C'est Atlas Shepherd (Jennifer Lopez), une ingénieure géniale qui déteste les machines et qui s'avère être la fille de la créatrice de Harlan, qui est chargée de capturer le robot rebelle. Cependant, son expédition vire au désastre, et celle-ci s'écrase sur GR-39. Aux commandes d'un robot doté d'une intelligence artificielle, Atlas va devoir va collaborer avec cette IA pour survivre et venir à bout de ses ennemis.
Si vous avez une impression de déjà-vu, c'est bien normal puisque le scénario pompe autant sur le légendaire Terminator que le récent The Creator, sorti il y a quelques mois et actuellement visible sur Disney+.
Sauf que The Creator, qui affichait un budget moindre (80 millions), propose une lecture bien plus passionnante sur le sujet, ainsi qu'une direction artistique à couper le souffle.
Dans Atlas, le film utilise non seulement une DA «copié-collé» du jeu Titanfall, mais aussi des effets spéciaux d'une pauvreté telle que les séquences oscillent entre des graphismes de jeu vidéo et un clip de Jennifer Lopez. L'ambition artistique semble si éloignée des standards que l'on comprend mieux qu'un tel film soit diffusé sur une plateforme de streaming plutôt que dans une salle de cinéma.
On réalise des dix premières minutes à quel point le futur décrit ici est générique au possible, avec des enjeux qui sont tout autant prévisibles. Pour un film traitant de l'intelligence artificielle, c'est un comble que le film semble avoir été commandé d'un simple prompt écrit sur ChatGPT.
Atlas, c'est donc Jennifer Lopez qui pilote un robot intelligent durant plus de la moitié du film. Vous vous souvenez probablement de Tony Stark qui s'adresse à Jarvis, l'intelligence artificielle qui contrôle son armure d'Iron-Man dans les films Marvel? Eh bien, ici, c'est pareil. On a donc JLo durant une heure en gros plan, qui taille le bout de gras avec son robot, visiblement pour économiser du fond vert et créer une dynamique de buddy-movie. Ce genre filmique est apparu au début des années 1980, et s'articule autour d’un duo de héros composé de deux personnalités très différentes, obligés de faire équipe bien malgré eux. Sauf qu'ici, ça ne marche pas (comme tout le reste d'ailleurs).
Quitte à regarder un film qui traite de l'intelligence artificielle et d'un humain discutant des heures avec une IA, autant revoir le sublime Her (2013) de Spike Jonze, dont l'inspiration a valu à Scarlett Johansson de poursuivre OpenAi pour avoir imité sa voix. Atlas ne fait que surfer sur un thème à la mode sans jamais le creuser. Pour un film qui sort à une époque où l'intelligence artificielle questionne réellement en faisant de plus en plus partie de nos vies, c'est un véritable gâchis que de voir ainsi cette thématique traitée avec des décennies de retard.
On retiendra tout de même le design du mecha, ce robot armé jusqu’aux dents qui est bien la seule chose sympathique du film et qui offre tout de même quelques séquences de bravoure qui vous feront regarder l'écran pendant votre repassage.
Car il est difficile de voir Atlas autrement qu'un film d'arrière-fond, de ceux que l'on regarderait avec son smartphone à la main ou avec une pile de vêtements à plier. On se rappellera qu'également que JLo au cinéma, ça n'a jamais été un gage de qualité vu sa filmographie de près d'une trentaine de films pour la plupart discutables. À croire qu'elle ne fait que s'adapter à son époque avec du contenu produit à la va-vite qui sera consommé sur l'instant, avant d'être jeté dans le vide-ordure qui compose la majorité du catalogue des plateformes de streaming.