Sur le front ukrainien, la nouvelle est tombée comme un couperet: Donald Trump a nommé comme potentiel vice-président un homme qui a soutenu à plusieurs reprises l'arrêt des livraisons d'armes. Il déclarait à ce sujet:
Au lendemain de sa nomination, les milieux politiques et médiatiques mettent en garde contre un dangereux duo Trump-Vance qui pourrait mettre fin à la sécurité en Europe.
Mais on peut aussi voir les choses sous un autre angle. Car de par sa posture, J. D. Vance ne laisse plus d'autre choix à l'Europe: elle doit voir la réalité en face. Autant le futur vice-président potentiel a des opinions contestables, autant son analyse est implacable. Les Etats-Unis n'ont pas besoin d'une Europe dépendante, mais d'une véritable partenaire.
Il appuie ainsi précisément là où cela fait mal: sous le parapluie américain, les pays européens ont malmené leurs armées pendant des décennies. Bien qu'économiquement très puissants, ils ne sont désormais plus en mesure d'assurer la sécurité de leur propre continent sans Washington.
Alors que Poutine ne cesse de stimuler son économie de guerre, l'Europe produit toujours bien trop peu d'armes et de munitions pour aider de manière décisive les Ukrainiens dans leur lutte pour la survie. La véritable catastrophe n'est donc pas le rapprochement Trump/Vance, mais le refus de l'Europe d'assumer ses responsabilités en matière de sécurité sur son sol. Donald Trump ne tourne pas le dos à ses partenaires européens. Il refuse d'aider les quémandeurs.
Un nouveau mandat à la présidence du milliardaire républicain semble inévitable, surtout depuis l'attentat dirigé contre lui de ce week-end. Si cette perspective sombre n'incite pas l'Europe à se réveiller enfin, quand le fera-t-elle?
(Traduit de l'allemand par Valentine Zenker)