Ils étaient plus d'une vingtaine en août 2023, ils ne seront plus que deux, le 5 novembre 2024. Tous, pour l'instant, dissimulés dans l'ombre des deux éternels rivaux: le président actuel Joe Biden, et son prédécesseur, Donald Trump.nVoici les enjeux de chaque candidature.
Bon, lui, pas besoin de vous le présenter.
Donald Trump, 77 ans, a annoncé sa volonté de revenir à la Maison-Blanche en novembre 2022, depuis son manoir de Mar-a-Lago. Bien qu'il soit le favori incontesté des républicains, à l'heure actuelle, sa campagne sera jalonnée de procès et de pièges judiciaires en tous genres. Il vient de rafler la primaire de l'Etat de l'Iowa avec un score écrasant.
Ex-gouverneure de Caroline du Sud et ambassadrice aux Nations Unies sous l'administration Trump, Nikki Haley, 51 ans, est l'unique femme du panel républicain. Après de longs mois à stagner dans les intentions de vote (elle a annoncé sa campagne le 14 février), elle est revenue au centre des discussions après une solide performance lors du premier débat républicain, le 23 août. Au point de devancer son rival Ron DeSantis dans plusieurs Etats, à l'aube des primaires.
A moins d'avoir vécu dans un bunker ces soixante dernières années, vous savez probablement qui est cet homme.
Joe Biden, 81 ans, le président le plus âgé à n’avoir jamais dirigé les Etats-Unis, veut remettre le couvert en 2023. En annonçant sa candidature pour sa réélection, le 25 avril dernier, Joe Biden semble déterminé à garder ce record pour lui. A moins d'une catastrophe (ou d'une chute) imprévue, tout porte à croire qu'il sera le candidat nominé par le parti démocrate pour tenter de vaincre le républicain adverse.
Chez les Kennedy, se présenter à la présidentielle est une tradition familiale. Fils d'un candidat, neveu d'un candidat et, enfin, neveu d'un président, Robert Kennedy est plus connu pour ses excentricités, ses convictions anti-vaccins et ses thèses complotistes que pour ses intérêts de gauche. L'avocat de 69 ans, qui s'est présenté en avril sous bannière démocrate (si si) a longtemps été présenté dans les médias comme un concurrent sérieux à Joe Biden. Enfin, «sérieux»... on s'entend. Il a finalement quitté la primaire démocrate pour se présenter sous bannière indépendante.
Cornel West, lui, décrit Donald Trump comme un «néofasciste», Joe Biden comme un «néolibéral à la petite semaine» et Barack Obama de «fraude». Outre ses activités de professeur de philosophie et de théologie dans de prestigieuses universités comme Havard et Princeton, cet activiste de gauche (et de la première heure) est un fervent soutien de Bernie Sanders. Il court sous la bannière du tout frais «People’s Party». Sa campagne, «toujours avec le sourire», s'annonce aussi vivante que divertissante.
Will Hurd, 46 ans, avait pourtant le nom qu'il fallait pour se battre (traduit littéralement en français, ça donne: «Va faire mal»). Hélas, ça n'a pas suffi à cet ancien officier de la CIA et représentant du Texas au Congrès. Après avoir échoué à se qualifier pour le premier débat républicain télévisé, le 23 août, puis au second, le 27 septembre, il a jeté l'éponge début octobre: «Il est important de reconnaître les réalités du paysage politique et la nécessité de consolider notre parti autour d'une seule personne pour vaincre à la fois Donald Trump et le président Biden», a-t-il affirmé sur X. Ce virulent critique de Donald Trump, l'un des seuls à avoir promis publiquement de ne pas lui vouer allégeance en cas de victoire, a donc choisi d'offrir son soutien à Nikki Haley.
Lui, traduit littéralement, c'est «Larry l'Aîné» (son nom indien, selon Google traduction). Animateur de radio et chroniqueur conservateur de longue date, Larry Elder a annoncé sa candidature le 20 avril dans feu l'émission de Tucker Carlson sur Fox News. De la campagne du Californien de 71 ans, on n'a pratiquement plus entendu parler. Comme Will Hurd, à défaut d’emplir les conditions nécessaires pour participer au premier débat, il a déclaré forfait le 23 octobre 2023.
Moins d'un an après avoir été éjecté de l'élection du gouverneur du Michigan, où il a été accusé d'avoir soumis un certain nombre de fausses signatures, le businessman de 75 ans, Perry Johnson avait décidé de se lancer dans la course à la présidentielle (remarquez, les soupçons de fraude électorale n'ont jamais particulièrement fait obstacle aux candidats). Une campagne de courte durée, puisqu'il a abandonné fin octobre.
L'ex-vice-président de Donald Trump, Mike Pence, 64 ans, avait une revanche à prendre: après des années de bons et loyaux services envers son fougueux président, le républicain est devenu du jour au lendemain le «traître» qu'on voulait pendre, le jour de l'insurrection du 6 janvier sur le Capitole. L'ancien gouverneur de l'Indiana et représentant au Sénat nourrissait des rêves de Maison-Blanche depuis longtemps. Encore raté. Le 28 octobre, il a annoncé son retrait de la course - avec la bénédiction de Dieu, quand même. «La Bible nous dit qu’il y a un temps pour chaque chose sous le ciel. En voyageant à travers le pays au cours des six derniers mois, je suis venu ici pour dire qu’il est devenu clair pour moi que ce n’est pas mon heure. Ainsi, après de nombreuses prières et délibérations, j’ai décidé de suspendre ma campagne présidentielle à compter d’aujourd’hui», a-t-il déclaré lors d'une conférence de la Coalition juive républicaine à Las Vegas. Amen.
Dès le moment où il s'est lancé, le 22 mai 2023, on a souvent soupçonné Tim Scott, 58 ans, l'unique élu noir républicain du Sénat, de travailler en sous-main pour la candidature de Donald Trump. Sans oublier les spéculations et les kilomètres d'articles consacrés à son célibat de longue date du sénateur. Alors qu'il venait ENFIN de sortir sa mystérieuse «petite amie chrétienne» du placard, à l'issue du troisième débat républicain le 8 novembre à Miami, le sénateur de Caroline du Sud a fini par jeter l'éponge quatre petits jours plus tard. On murmure que sa décision a pris tout le monde par surprise - il n'avait averti aucun membre de son équipe avant de mettre un terme à sa campagne en direct sur Fox News, le 12 novembre.
Au long de sa campagne, une seule constante: Doug Burgum, 67 ans, n'aura jamais été à court de liquidités. Le gouverneur du Dakota du Nord disposait des centaines de millions de dollars sur son compte, grâce à son entreprise spécialisée dans les logiciels informatiques. Bien que très populaire dans son (petit) Etat, il avait dès le début conscience que cela n'allait pas suffire à conquérir le reste du pays. Du coup, depuis qu'il avait lancé sa campagne en juin, il raflait des dons en échange de bons cadeaux. Lundi 4 décembre, alors dans les tréfonds des sondages, il a annoncé son abandon, non sans tacler une dernière fois «les critères arbitraires» d'admissibilité, édictés par le Comité national républicain. Mais il a conclu son communiqué par un message digne de l'Oncle Sam: «Je suis fier de mon bilan et de ma vision d'améliorer la vie de chaque Américain».
Il est passé de cireur de pompes en chef de Donald Trump à l'un de ses principaux critiques: Chris Christie, 61 ans, s'était fait une spécialité des noms d'oiseaux dont il affuble son rival. Ex-avocat et gouverneur respecté du New Jersey, le républicain avait annoncé le lancement de sa campagne le 6 juin. Après une campagne qui n'a pas fait tellement de vagues, il a annoncé son retrait le 10 janvier 2024. Au moment de reconnaître son échec, il n'a pas manqué de lâcher quelques encouragements à ses rivaux toujours en lice: «Nikki Haley, elle va se faire fumer. Elle n'est pas à la hauteur de ça.» Dommage, être mauvais perdant ne fait pas partie du cahier des charges d'un futur président. A moins que...
En onze mois de campagne, il est passé de l'illustre inconnu au nom imprononçable à l'agitateur du début de campagne. Aussi talentueux qu'hautement controversé, Vivek Ramaswamy a été l'une des révélations de cette campagne. Au fil des mois et des punchlines pas ok, l'entrepreneur en biotechnologie de 38 ans, a fait une percée inattendue dans les sondage - au point qu'on souffle son nom comme potentiel vice-président de Donald Trump. Après s'être pris une raclée dans lors de la primaire dans l'Iowa, il a annoncé la fin de sa campagne pour se rallier à l'ancien président, le 16 janvier 2024.
Asa Hutchinson a annoncé sa candidature le 2 avril 2023. A un jour près, on aurait pu croire à une blague, mais l'ex-gouverneur de l'Arkansas de 72 ans est on ne peut plus sérieux. Surtout quand il s'agit de faire barrage à Donald Trump pour protéger, je cite, la «respectabilité» du Grand Old Party (GOP). Pendant des mois, la campagne du septuagénaire a surtout consisté à rappeler aux électeurs et aux médias qu'il était toujours dans la course. Après un score lilliputien pendant la primaire de l'Iowa (moins de 1%), il a enfin dû se résoudre à abandonner. Mais il mériterait quand même un pins pour avoir tenu tenu jusque-là.
On l'a longtemps présenté comme le messie de la droite dure, le seul capable de terrasser Donald Trump: Ron DeSantis, 45 ans, s'est essoufflé sitôt lancé. Après le lancement maladroit de sa campagne sur Twitter, le 24 mai dernier, le gouverneur de Floride, a mené une lutte acharnée contre Disney et le progressisme, lutte contre sa chute dans les sondages. Il a fini par déclarer forfait à la veille de la primaire dans le New Hampshire, le 21 janvier, et appelé à voter Donald Trump.
Ancienne gourou spirituelle d'Oprah Winfrey et auteur d'une flopée de bouquins sur l'amour et le développement personnel, Marianne Williamson, 71 ans, militait pour un «Etat de paix». Pour elle, Joe Biden incarne un «choix faible» et Donald Trump le «symptôme d’une maladie de la psyché américaine». Faute de fonds, la campagne de la démocrate a longtemps été mise en pause, avant de connaître un échec retentissant lors de la primaire du New Hampshire (5000 voix récoltées). Finalement, l'autrice a laissé tomber le 8 février 2024. «Même si l'ampleur de notre échec est évident pour tous, un certain niveau de succès est néanmoins réel», a spécifié l'autrice. Développement personnel oblige.
NBC News le présente comme un «républicain peu connu» qui tentait désespérément de se qualifier pour le second débat républicain du 27 septembre - sans succès. Un faux-départ pour le pasteur et entrepreneur de 56 ans, qui part de zéro en matière de carrière politique. Ryan Binkley affirme que sa mission est d'«unir le pays avec l'amour de Dieu». Hélas, le Tout-Puissant n'a rien pu faire pour lui.
Le 27 février, quelques jours seulement avant le Super Tuesday, le candidat a jeté l'éponge, par un message sur la plateforme X et en annonçant, du même coup son soutien à Donald Trump: «Même s’il est temps pour moi de retourner auprès de ma famille, de mon entreprise et de mon église, de prendre soin des responsabilités qui m’ont été confiées, je reste ferme dans mon engagement envers mes projets». Amen!