Cinq jours après avoir été la cible de tirs lors d'un meeting de campagne, l'ancien président de 78 ans est remonté sur scène. Il a prononcé un discours d'environ 90 minutes en grand patron incontesté de la droite américaine, clôturant en star une convention d'un parti en ordre de marche derrière sa candidature.
Pansement bien visible sur l'oreille droite, il a formellement accepté l'investiture du Parti républicain, dont les quelque 2400 délégués lui avaient apporté leurs voix dès lundi.
«Je me présente pour être le président de toute l'Amérique, pas de la moitié de l'Amérique», a-t-il lancé dans cette allocution dont les accents rassembleurs sont toutefois restés minoritaires par rapport à ses thèmes de prédilection: la criminalité, l'immigration, l'inflation...
Le républicain est également revenu sur la tentative d'assassinat dont il a été victime en Pennsylvanie, en confiant qu'un tel récit lui était «douloureux».
Lorsque les tirs ont retenti, «j'ai immédiatement compris que c'était très sérieux, que nous étions attaqués», a-t-il relaté. «Le sang coulait partout. Et cependant, d'une certaine manière, je me sentais en sécurité, parce que j'avais Dieu à mes côtés», a raconté le septuagénaire.
Donald Trump a fait observer une minute de silence pour Corey Comperatore, un pompier de 50 ans tué par une des balles qui le visaient. Il a aussi embrassé le casque de l'uniforme de la victime.
Le reste de son discours a été plus classique, empruntant des passages répétés à l'envi dans ses meetings politiques.
Il a ainsi réitéré sa volonté de favoriser l'exploitation du pétrole aux Etats-Unis et d'empêcher les migrants d'entrer dans le pays dès le «premier jour» de son mandat. Des thèmes plus fédérateurs que l'avortement par exemple, qu'il s'est gardé d'évoquer.
Il a promis de «fermer la frontière» et terminer la construction du mur antimigrants à la frontière des Etats-Unis avec le Mexique, qui fut l'un des projets majeurs de son premier mandat à la Maison Blanche.
Joe Biden, très fragilisé politiquement et à l'isolement car souffrant du Covid, a paradoxalement été largement épargné par Donald Trump, qui a préféré développer son programme s'il revenait à la Maison Blanche.
Le candidat, qui avait claqué la porte de l'Accord de Paris sur le climat durant son premier mandat, s'est engagé à mettre fin aux grands projets climatiques de Joe Biden, qualifiés d'«arnaque».
Donald Trump a prévu de reprendre sa campagne dès samedi, avec un meeting dans le Michigan, une semaine exactement après les tirs qui l'ont visé. (ats/asi)