Si vous estimez que vous avez passé une année catastrophique, mettez-vous deux minutes dans la peau du PDG de Facebook, Mark Zuckerberg: vous verrez, vous vous sentirez tout de suite mieux.
Entre pressions politiques, lanceurs d'alerte, pannes, accusations en tous genres et autres déplaisirs, voici une rétrospective du meilleur des pires moments vécus par le réseau social en 2021.
Les premiers jours de janvier ont donné le ton pour l'année du géant bleu: après l'assaut sur le Capitole du 6 janvier, il fait face à plusieurs allégations selon lesquelles l'insurrection meurtrière aurait été planifiée sur sa plateforme.
Le tollé est tel que Mark Zuckerberg est convoqué devant le Congrès américain pour répondre du rôle joué par Facebook dans l'attaque.
D'abord bien décidé à ne pas prendre de mesures contre Donald Trump, Zuckerberg est finalement obligé de rétro-pédaler et bannit l'ancien président américain de son réseau social. En fin de compte, la suspension de Trump est même prolongée de deux ans.
En avril, le fabricant de l'Iphone a lancé un nouveau système de notification permettant d'alerter les utilisateurs lorsque Facebook suit leurs habitudes de navigation. Une mise à jour qui leur permettrait prétendument de garder un certain contrôle sur leur vie privée.
Facebook a évidemment vivement réagi, ce qui n'a pas empêché Apple de poursuivre ses efforts: la marque promet d'ailleurs des changements supplémentaires en 2022.
Cette femme est à l'origine du plus grand scandale auquel a dû faire face Facebook depuis son invention: Frances Haugen. Pour rappel, cette ex-employée mutée en lanceuse d'alerte a divulgué des documents internes révélant que l'entreprise a toujours été au courant des effets néfastes de sa plateforme sur les utilisateurs et la société.
Ces révélations ne sont pas restées sans conséquences politiques: le Congrès américain a promis de légiférer sur la question et a déjà rédigé une poignée de nouveaux projets de loi, afin de limiter quelque peu le pouvoir du réseau social.
Frances Haugen n'est pas la seule lanceuse d'alerte à rentrer dans le lard de la plateforme. En avril, Sophie Zhang, ancien data scientist dans l'entreprise, a révélé comment la société a permis à des dirigeants mondiaux et à des politiciens d'utiliser sa plateforme pour tromper le public ou harceler des opposants.
En octobre, c'est à un ex-membre de l’équipe d’intégrité civique de la boîte de dénoncer la manière dont Facebook fait passer les profits avant les enjeux humains.
Ah, celle-là, on ne risque pas de l'oublier: lundi 4 octobre 2021, des milliards d’utilisateurs ont été impactés par une panne historique sur Facebook, WhatsApp, Instagram et autres services affiliés au groupe.
Historique au point qu'il existe même une page Wikipédia consacrée à l'évènement. Ce pépin de six heures coûtera quand même à Zuckerberg quelque six milliards de dollars: en effet, ce jour-là, le cours de l'action Facebook a chuté de 4,9%.
Comme un malheur n'arrive jamais seul, cette panne est suivie d'une seconde le 8 octobre. Certes, de moindre ampleur, mais les problèmes techniques ont quand même duré quelques heures et impacté plusieurs milliers d'utilisateurs.
Et étant donné que l'adage veut que «jamais deux sans trois», un blackout a touché Snapchat le 13 octobre. La panne a duré plusieurs heures.
Et d'autres menaces pèsent sur le réseau social après cette année infernale. En février, Mark Zuckerberg est convoqué devant le Congrès américain pour rendre compte de la désinformation sur son site, notamment au sujet des vaccins. Cet été, l'administration Biden a adopté une ligne plus dure à l'égard de l'entreprise.
Et il ne s'agit là que quelques-uns des innombrables soucis judiciaires que s'est coltiné le géant bleu cette année. Le dernier en date: une plainte déposée en décembre par des réfugiés rohingyas. Ils réclament 150 milliards de dollars d'indemnités pour avoir laissé se propager des messages de haine.
Après cette année quelque peu compliquée, l'entreprise a quand même voulu aller de l'avant et s'est choisi un nouveau nom: Meta. Une référence au métavers, cette dimension plus ou moins parallèle qu'elle présente comme le successeur de l’internet mobile.
Malheureusement, passé la surprise, le changement a surtout été accueilli avec une bonne dose de scepticisme et de dérision.
Et pour clore le tout dans la joie et la bonne humeur, Facebook vient tout juste de rafler le prix de la pire entreprise de l'année, selon un sondage réalisé par Yahoo Finance.
Bref, après ces douze mois, on ne saurait trop quoi souhaiter à Mark Zuckerberg: une bonne année 2022 ou un déménagement rapide et sans retour dans le métavers.