Ce journaliste paie cher les rapports exécrables entre Paris et Alger
La Cour d'appel de Tizi Ouzou en Algérie a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin pour «apologie du terrorisme». «La cour confirme le jugement rendu en première instance», a déclaré le président de la juridiction à l'issue de ce nouveau procès, une annonce qui a suscité la consternation dans la salle.
Christophe Gleizes, qui s'est vu reprocher des contacts avec des personnes liées au mouvement séparatiste MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie), classé terroriste en Algérie depuis mai 2021, a aussi été reconnu coupable de «possession de publications à des fins de propagande de nature à nuire à l'intérêt national».
«Dans tous les scénarios envisagés, je ne me suis jamais imaginé celui de la confirmation du verdict. Tous les signaux étaient positifs sur un apaisement des relations» entre les deux pays, a indiqué Sylvie Godard, la mère du reporter. «Je suis sous le choc», confie son beau-père, Francis Godard.
Au cœur d'une passe d'armes diplomatique entre Paris et Alger, l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été libéré en Algérie le 12 novembre 2025 après un an d'incarcération. Il avait été condamné à 5 ans ferme en appel pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Il avait considéré en France comme un «otage d'Etat», à l'image de Christophe Gleizes.
«Rarement vu un dossier aussi vide»
L'avocat français du journaliste, Emmanuel Daoud, a exprimé son «immense déception et une grande incompréhension».
Il a fait part de sa surprise, disant «avoir rarement vu un dossier aussi vide qui se terminait par une condamnation aussi sévère».
Journaliste pigiste pour So Foot et Society
Christophe Gleizes a huit jours pour se pourvoir en cassation, selon le président de la Cour. Collaborateur des magazines français So Foot et Society, Christophe Gleizes s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.
Christophe Gleizes avait été placé sous contrôle judiciaire dans un hôtel jusqu'à son premier procès en juin mais est détenu à Tizi Ouzou depuis sa condamnation en première instance.
(amn/afp)
