Le Nouveau Front populaire s'est finalement mis d'accord mercredi sur la candidature unique d'André Chassaigne (PCF) pour briguer la présidence de l'Assemblée nationale, ont indiqué les groupes de la coalition de gauche à la veille d'une élection prévue jeudi à partir de 15 heures.
Âgé de 74 ans, André Chassaigne est l'un des piliers du Palais Bourbon où il siège depuis 2002 et préside le groupe communiste depuis 2012. Il affrontera notamment la présidente sortante macroniste Yaël Braun-Pivet et le centriste Charles de Courson.
La tripartition de l'hémicycle entre Nouveau Front populaire, camp présidentiel et Rassemblement national, tous éloignés de la majorité absolue, brouille le paysage parlementaire et encourage à la constitution d'alliances. Cela donnera le ton sur les chances futures de dégager une majorité dans cette Assemblée, et donc sur celles de voir un gouvernement émerger.
La gauche n'a par contre toujours pas trouvé un candidat commun au poste de Premier ministre. Depuis 10 jours, Insoumis et socialistes s'opposent de plus en plus frontalement, suscitant l'ire de leurs partenaires.
C'est presque l'heure de la dernière chance pour la gauche, qui craint de se faire doubler par le «bloc central» à l'Assemblée: de nombreux cadres macronistes lorgnent du côté de la droite pour construire une «coalition majoritaire» ou un «pacte législatif», une demande qui émane d'Emmanuel Macron.
Gabriel Attal, démissionnaire depuis mardi mais qui reste chargé des affaires courantes, a d'ailleurs promis de proposer prochainement des rencontres aux autres groupes politiques pour avancer vers un pacte d'action en vue de la formation d'un nouveau gouvernement.
La réélection possible de Yaël Braun-Pivet au perchoir avec l'assentiment de la droite pourrait ainsi prouver aux yeux des macronistes qu'une majorité alternative à la gauche est possible. Laurent Wauquiez, le leader du nouveau groupe de La Droite républicaine, refuse néanmoins toujours catégoriquement l'idée d'une coalition avec la majorité sortante.
Battu dans les urnes mais en nette progression avec 143 députés aux côtés de ses alliés, le Rassemblement national compte bien tirer profit de ce blocage institutionnel qui fait tache à neuf jours de l'ouverture des Jeux Olympiques.
Marine Le Pen promet d'ailleurs elle aussi de désigner dans les prochaines heures un candidat RN pour le perchoir. Elle a également réclamé que le parti et ses alliés soient représentés à la hauteur de leurs élus dans les instances dirigeantes de l'Assemblée alors que la gauche veut s'y opposer.
Les postes stratégiques de l'Assemblée, comme les questeurs et vice-présidents, seront désignés vendredi, avant des élections samedi pour la tête des commissions. (ag/ats)