Encore en phase d'essais, l'engin aux allures «vintage» avec sa silhouette rectiligne et sa peinture blanche et bleue, roule pour l'instant sur une piste expérimentale de 18 mètres de long dans le township de Soshanguve, au nord de la capitale Pretoria. Il peut atteindre les 30 km/h.
Le train est le mode de transport le plus abordable pour la classe ouvrière sud-africaine et la main-d'œuvre pauvre, les vols de câbles sur les voies ferrées, qui se sont encore aggravés pendant la pandémie de Covid-19 et des coupures de courant à répétition forcent les utilisateurs à se rabattre sur d'autres modes de transport.
En raison de centrales vieillissantes et mal entretenues, la compagnie publique Eskom impose périodiquement depuis 15 ans des délestages de plusieurs heures, parfois plusieurs fois par jour. Ces coupures ont un impact négatif sur l'économie.
«Nos parents n'utilisent plus les trains», déplore Ronnie Masindi, 18 ans, qui participe au projet. Avec lui, une vingtaine d'étudiants ont eu l'idée de «créer et construire un train qui utilise l'énergie solaire pour se déplacer au lieu de l'électricité» classique.
La locomotive, dont l'intérieur est aménagé avec des sièges comme ceux qu'on trouve dans les voitures et un écran plat pour le divertissement, a finalement vu le jour grâce à un soutien du gouvernement.
«Nous avons réalisé que si nous donnons l'espace nécessaire aux étudiants des townships, ainsi que des ressources et un peu de mentorat, ils sont aussi capables que d'autres», s'est félicité Kgomotso Maimane, l'enseignant qui a supervisé le projet. (ats/jch)