L'affaire avait été classée l'automne dernier par le juge fédéral du tribunal de district de Washington DC, Carl J. Nichols. Mais le soulagement du duc de Sussex aura été de courte durée. Un groupe de réflexion farouchement conservateur et tout acquis à la cause de Donald Trump, la Fondation Heritage, a tout mis en oeuvre pour forcer le gouvernement à publier ses documents d'immigration.
Et il semblerait que l'organisation touche au but. Mis sous pression, le juge Nichols a fini par confirmer lors d'une audience mercredi qu'il ordonnerait «probablement» la publication de ces dossiers brûlants.
Des documents qui pourraient enfin révéler si le duc de Sussex a obtenu légalement son visa américain - ou s'il a bel et bien menti aux autorités sur sa consommation de drogue, cocaïne, cannabis et autres champignons psychédéliques, comme il l'a détaillé dans ses mémoires.
Voilà des mois que les avocats de ce groupe conservateur bataillent de pied ferme pour forcer le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) à publier ces dossiers.
Alors que le même juge Nichols avait affirmé l'an dernier que «le public n’a pas un intérêt majeur à la divulgation des dossiers d’immigration du duc» et classé l'affaire, il a bien été obligé d'admettre ce mercredi que l'affaire avait été avortée en raison de «problèmes de procédure». Sa décision était basée sur les déclarations du DHS, plutôt que sur un examen personnel des dossiers d'immigration.
Voilà désormais le juge bien obligé de «suivre la procédure», comme annoncé mercredi. Tout en veillant à ce qu'aucun document publié ne viole les lois américaines sur la confidentialité qui protègent encore et toujours Harry, Nichols devrait autoriser le gouvernement à «soumettre des propositions de rédaction» pour pouvoir «analyser» si le prince exilé a correctement attesté de sa consommation de drogues, lors de son entrée aux Etats-Unis... ou pas.
Selon un avocat de la fondation Heritage, Samuel Dewey, dans le New York Post, le juge devrait commencer par rendre publics certains des dossiers de visas secrets reçus pour la première fois par le Département d'Etat et soumis ensuite au DHS. Quelle que soit en tout cas la manière de procéder, le représentant juridique d'Heitage n'a pas manqué de faire part de son excitation.
C'est peu dire que l'Heritage Fondation n'a pas mâché ses efforts pour aboutir à cette petite victoire. Après l'élection du nouveau président Donald Trump, qui a tout le pouvoir d’ordonner aux agences fédérales de divulguer des documents, le groupe avait même requis son intervention dans ce dossier. Un dossier qui traîne depuis 2023 et la publication des mémoires explosives d'Harry, Spare.
Après l'audience mercredi, l'un de ses principaux représentants du groupe conservateur, Nile Gardiner, a déclaré devant les médias qu'il avait déjà fait part «très clairement» au nouveau gouvernement de son point de vue sur cette affaire.
Si Donald Trump n'a pas encore commenté publiquement ce cas depuis son retour à la Maison-Blanche, Harry a du souci à se faire. Lui qui est devenu ces dernières années l'un des ennemis publics numéro 1 du nouveau chef de l'exécutif américain. Et que Donald Trump a promis explicitement de livrer en pâture à la justice pendant sa campagne. Affaire à suivre de près, donc.