Pour peu que vous suiviez un peu les aventures du prince exilé de l'autre côté de l'Atlantique, vous connaissez forcément la guerre ouverte et déclarée qui se joue entre le duc de Sussex, sa femme Meghan, et le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump. Alors qu'il n'était encore que candidat à la Maison-Blanche, watson s'est fait l'écho des piques récurrentes et intempestives dans les médias.
Tout fan qu'il est de la royauté britannique et de feu la reine Elizabeth, le milliardaire new-yorkais de 78 ans n'a jamais caché l'animosité que lui inspirait son petit-fils, Harry, ainsi que sa femme - fervente démocrate. Il ne s'est pas non plus fait prier pour rappeler le plaisir qu'il aurait à renvoyer le prince dans sa patrie d'origine, le Royaume-Uni, en cas de réélection.
Ces sailles pourraient paraître anecdotiques si un groupe de pression conservateur basé à Washington, l'Heritage Fondation, ne faisait pas pression depuis des mois pour faire publier la demande de visa du prince Harry - dans l'objectif de savoir si l'administration Biden n'aurait pas fermé les yeux sur ce cas particulier.
Pour rappel, les frasques adolescentes du duc de Sussex sont au coeur des discussions depuis 2023, après que ce dernier ait reconnu dans ses mémoires, Le Suppléant, ainsi que dans diverses interviews, avoir consommé (entre autres) champignons hallucinogènes, marijuana ou encore cocaïne à l'âge de 17 ans, je cite, «pour se sentir différent».
Or, toute personne qui demande l’autorisation de visiter, de vivre ou de travailler aux Etats-Unis se doit de répondre à la question suivante:
Un «oui» peut vous valoir un refus pur et simple d'entrée sur le sol américain.
Malgré les demandes répétées de l'Heritage Fondation devant la justice américaine pour en savoir plus, un juge fédéral a conclu en septembre que les documents d'immigration de Son Altesse devaient rester confidentiels. L'histoire aurait pu s'arrêter là. C'était sans compter sur l'élection de Donald Trump, ce 5 novembre.
Dans une interview accordée jeudi au Daily Mail, le commentateur de droite Nile Gardiner, membre de la Heritage Foundation, a laissé entendre que la victoire électorale de Trump pourrait changer la donne.
«Le nouveau secrétaire à la Sécurité intérieure pourrait également ordonner un réexamen de la demande d'immigration d'Harry, a complété l'intéressé avec une joie malsaine à peine dissimulée. Sans oublier d'ajouter que la Maison-Blanche sous Joe Biden «s'était pliée en quatre pour protéger le prince Harry, et que cette protection prendra fin après l’investiture».
A ces menaces lâchées s'ajoute la possibilité, encore bien réelle, que Kevin Roberts, l'auteur du «Project 2025» aussi extrême que décrié (et désavoué même par l'équipe de campagne de Donald Trump, à l’approche de l’élection), censé esquisser les grandes lignes de son second mandat, obtienne un poste influent dans la nouvelle administration. Cerise sur le pompon? Kevin Roberts est le président de l'Heritage Fondation.
Quant à savoir si le renvoi d'Harry de sa Californie ensoleillée à sa brumeuse patrie du Royaume-Uni pourrait faire partie des prérogatives de Donald Trump après son retour dans l'aile ouest... Lui seul le sait. Mais concrètement, rien n'est impossible, selon un avocat spécialisé dans l'immigration interrogé par le Daily Beast.
«Il existe de nombreux scénarios dans lesquels l’influence politique peut avoir un impact sur la capacité d’Harry à rentrer aux Etats-Unis, a reconnu l'expert. Les décisions du Département d’Etat sont discrétionnaires et très sensibles à l’influence politique.»
Une éventualité qui doit sérieusement donner matière à réfléchir à Harry et Meghan sur la perspective de faire leurs valises, avant l'investiture du 47e président américain.