Après sa visite surprise à la Maison Blanche, le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé, mercredi, au Royaume-Uni. Une visite surprise. C'est la première fois qu'il quitte le territoire ukrainien depuis son voyage de quelques heures à Washington, le 21 décembre.
Sa visite intervient alors que le président ukrainien, attendu selon des sources européennes jeudi à Bruxelles, demande un renforcement et une accélération de l'aide militaire occidentale.
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Zelensky participera jeudi au sommet des 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE ainsi qu'à une session spéciale du Parlement européen. Ce serait un grand coup et cela donnerait une toute nouvelle dynamique au sommet de l'UE.
L'homme de 45 ans s'est rendu aux Etats-Unis en décembre pour tenter de convaincre le Congrès de financer les livraisons d'armes. A Bruxelles, outre de nouvelles aides financières et militaires, le renforcement de l'unité politique serait au premier plan.
Il poursuit une mission semblable au Royaume-Uni. «Les dirigeants discuteront d'une approche à deux volets du soutien britannique à l'Ukraine, en commençant par une augmentation immédiate des livraisons d'équipements militaires pour aider à contrer l'offensive de printemps de la Russie, et en le renforçant par un soutien à long terme», a expliqué Downing Street.
Rishi Sunak compte également, est-il précisé, «proposer de renforcer l'offre de formation du Royaume-Uni pour les troupes ukrainiennes, notamment en l'étendant aux pilotes d'avions de chasse afin de garantir que l'Ukraine puisse défendre son espace aérien à l'avenir». Il a ajouté:
Peu avant la grande offensive attendue des forces armées russes, une certaine lassitude à l'égard de la guerre menace, en effet, de s'installer dans certaines capitales européennes. L'envie de nouvelles sanctions est limitée, comme Zelensky l'a lui-même constaté la semaine dernière.
Et même si une avancée rapide serait très symbolique pour les Ukrainiens, on ne veut pas se précipiter dans le processus d'adhésion à l'UE. Une rencontre personnelle avec Zelensky, président de guerre depuis un an, pourrait peut-être déclencher une impulsion supplémentaire chez l'un ou l'autre membre des autorités européennes.
La question de savoir si le président ukrainien se rendra réellement à Bruxelles, jeudi, doit, toutefois, rester ouverte jusqu'à la fin. Un porte-parole du président du Conseil de l'UE, Charles Michel, confirme qu'une invitation a été lancée. Il n'a, toutefois, pas voulu donner plus de détails «pour des raisons de sécurité».
Au Parlement européen, d'où les rumeurs ont été lancées en premier, on est également resté muet. Il semble que l'on craigne que Zelensky annule son voyage à la dernière minute s'il perd la confiance nécessaire pour garantir sa sécurité.
En effet, depuis le début de la guerre, le président ukrainien est constamment dans le collimateur des forces spéciales russes et a de bonnes raisons de craindre pour sa vie. Il aurait déjà échappé à plusieurs tentatives d'assassinat. Bien que les services de sécurité belges gèrent de manière routinière les sommets et même les visites des présidents américains, un risque résiduel ne peut jamais être exclu.
Lundi soir, peu après que la nouvelle de la visite de Zelensky se soit répandue, on a pu constater que quelque chose pouvait aussi se passer dans le quartier de l'UE. Pendant plusieurs heures, un hélicoptère de la police a tourné au-dessus du quartier européen, des policiers cagoulés et armés de mitraillettes ont bloqué plusieurs rues.
La raison: des hommes armés étaient soupçonnés de s'être retranchés dans un bâtiment. Il s'est avéré par la suite qu'il s'agissait d'un incident dans un milieu présumé criminel. Lors d'une vente de montres de luxe qui a mal tourné dans un parking souterrain, une arme à feu a été utilisée. Tard dans la soirée de lundi, la police a pu arrêter deux personnes soupçonnées d'avoir commis l'infraction. (jah avec ats)