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Prendre l'avion va devenir de plus en plus inconfortable

Prendre l'avion va devenir de plus en plus inconfortable

En été, nombreux sont ceux qui prennent l’avion pour partir en vacances. Une nouvelle étude livre des informations étonnantes sur l'avenir de l'aviation.
27.06.2023, 06:2927.06.2023, 11:36
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t-online

Lorsque l'avion secoue, de nombreux voyageurs ont le cœur qui se serre. Les turbulences sont désagréables pour tout le monde, même pour ceux qui n'ont pas peur de l’avion. Et cela ne devrait pas aller en s'améliorant.

Une récente étude de l'université britannique de Reading révèle qu'à l'avenir, lorsque les gens prendront l'avion pour partir en vacances, ils seront plus susceptibles d'être secoués par des turbulences qu'auparavant.

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Un avion qui atterrit: l'avenir de l'aviation pourrait être mouvementéImage: keystone

Forte augmentation des turbulences

L'étude, publiée début juin, porte sur les turbulences en air clair. Ces dernières ne se produisent pas de manière prévisible, par exemple au-dessus des chaînes de montagnes ou lors de tempêtes. Elles touchent les appareils «à l'improviste». L'un des principaux résultats observés est que ces turbulences ont augmenté au cours de la période étudiée, de 1979 à 2020.

La hausse constatée a été particulièrement forte dans les latitudes moyennes, notamment au-dessus des États-Unis et de l'Atlantique Nord. Selon l'étude, la durée totale des fortes turbulences au-dessus de l'Atlantique Nord a augmenté de 55%. Les turbulences moyennes durent 37% de plus et les turbulences légères 17% de plus. Mais cela concerne aussi d'autres régions, comme les trajets au-dessus de l'Europe.

Comment se forment les turbulences?

Les turbulences — habituellement appelées «trous d'air» — sont provoquées par des rafales se déplaçant de haut en bas ou de bas en haut. Elles modifient le déplacement de l'air sur les ailes et par conséquent, la portance: l'avion s’affaisse ou se redresse par à-coups.

Les auteurs avaient déjà établi un lien entre l'augmentation des turbulences et le changement climatique dans des études précédentes. Paul Williams, co-auteur de l'étude, explique qu'à l'altitude de vol, le changement climatique réchauffe davantage la zone située au sud du jet stream que celle située au nord. La différence de température plus importante entraîne des cisaillements de vent plus marqués — c'est-à-dire des changements brusques de la direction du vent — et donc une augmentation de turbulences.

La faute au changement climatique

Et selon les prévisions, les secousses vont continuer à augmenter tant que le changement climatique se poursuivra.

«Si nous utilisons des superordinateurs pour simuler un avenir dans lequel la quantité de CO2 dans l'atmosphère est deux fois plus élevée qu'à l'époque préindustrielle, nous verrons environ deux voire trois fois plus de turbulences en air clair. Chaque quantité supplémentaire de CO2 dans l'atmosphère signifie une plus grande différence de température dans le jet-stream, ce qui implique un cisaillement plus important des vents, et donc davantage de turbulences d'air clair»
Paul Williams, co-auteur de l'étude

Les turbulences sont désagréables pour les passagers, mais encore plus pour l'équipage qui doit traverser la cabine pendant ce temps, souligne Patrick Vrancken du Centre aérospatial allemand (DLR) à Cologne. Elles sont aussi synonymes de stress pour les pilotes.

En cas de fortes turbulences, il existe également un risque de blessure. Toujours est-il que «structurellement, les avions ont été construits de manière suffisamment solide», explique Vrancken. Il précise:

«Même une augmentation de quelques pour cent de l'intensité des turbulences n'y changerait rien».

Les turbulences sont coûteuses

En revanche, les turbulences coûtent au secteur aéronautique entre 150 et 500 millions de dollars par an, rien qu'aux États-Unis. Ces coûts seraient dus:

  • A la fatigue supplémentaire de l'équipage
  • Aux travaux de maintenance
  • Aux dommages occasionnels de l'avion
  • Ou au traitement des blessures de l'équipage et des passagers

Il faut rappeler que les voyages en avion contribuent de manière significative à la crise climatique. Il ne s'agit pas seulement d'émissions de dioxyde de carbone. Les oxydes d'azote, les aérosols et la vapeur d'eau produits à haute altitude lors de la combustion du kérosène contribuent également au réchauffement de l'atmosphère. Prendre l'avion est le moyen de transport le plus nuisible pour le climat et augmente donc le risque de turbulences.

L'industrie aéronautique tente depuis plusieurs années de lutter contre le problème. Des travaux sont surtout en cours pour tenter d'améliorer leur anticipation. Les chercheurs travaillent ainsi sur une méthode qui détecte les turbulences quelques centaines de mètres à l'avance et permet à l'ordinateur de bord de prendre automatiquement des contre-mesures.

(Traduit et adapté par Pauline Langel)

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