Elle est pire que les virus du Covid, de la grippe aviaire et de la gastro réunies. En termes d'adaptabilité, j'entends (parce que la grippe aviaire, c'est quand même très triste). Voilà plus de 20 ans que les Crocs évoluent et mutent pour ne pas crever. Et le pire, c'est que ça marche: il y a encore des gens qui en achètent pour faire autre chose que bosser dans un hôpital ou faire du jardinage.
Il y a même des stars qui vendent leur image pour faire des collab' pétées et contre nature avec ce sabot en plastique rempli de trous. Après Justin Bieber...
...Paris Hilton...
(Bon, elle, elle a tellement vendu son âme, elle est pas à ça près vous me direz.)
...On vous avait parlé aussi de Victoria Beckham, qui avait pourtant promis de ne jamais porter de Crocs, vous vous en souvenez?!
C'est maintenant Shrek qui a droit à sa propre collaboration avec la chaussure moche si on en croit la rumeur et les images (en plus, le mec existe même pas, c'est fou comme on nous prend pour des débiles).
Créée en 2002, cette chaussure en plastique, conçue à l'origine pour être portée à la plage ou en bateau, a donc su s'adapter pour perdurer. Et il n'y a pas que des «stars du divertissement» qui les portent. Même des présidents et des gens au sang bleu ont adopté ces horreurs, puisqu'on a vu par le passé George W. Bush ou encore le Prince Albert II de Monaco en porter.
Mais qu'est-ce qui justifie un tel engouement, un si grand succès pour un truc aussi laid?
Très (trop) souvent, les pièces moches deviennent des pièces mode. D'autres exemples que les Crocs? Les UGGs, créées à la base pour les surfeurs dans les années 1970 lorsqu'ils avaient besoin de se réchauffer les pieds après une session de surf. Dans les années 2000, l'adolescente moyenne s'est approprié cette chaussure qui ressemble à un tiramisù humide dès qu'il pleut, puis, alors qu'on commençait à l'oublier, des stars comme Meghan Markle ont recommencé à porter des UGGs.
La Birkenstock, la chaussure orthopédique par excellence, est aujourd'hui également portée aussi bien par les bobos urbains que par nos mamies quand elles jardinent. Les Crocs, les Birk, les UGGs, même combat.
Le problème, c'est que les collab' entre les Crocs et les people ou les marques, il en tombe tous les quatre matins. Bad Bunny, Benefit, KFC, Post Malone, tout le monde et tout y passe. Et tant qu'il y aura des magazines pour parler de «collab' mode hautement désirable» (et des gens pour lire des choses pareilles), on n'en sortira pas.
Alors que faire, dans ces conditions, pour que les Crocs redeviennent des chaussures qu'on met simplement pour traîner au jardin, sur un bateau ou travailler à l'hôpital?
Je propose qu'on s'allie, qu'on arrête d'en acheter chaque année. Ceux qui adorent vraiment ça parce que «c’est pratique et confortable», vous viendrez pas chialer quand il y aura une collab' Crocs x UGGs. Alors de grâce, arrêtons de succomber à chaque nouvelle collaboration débile. C'est pas parce que Paris Hilton enfile des Crocs jaunes qu'il faut faire pareil. Surtout qu'en l'occurrence, elle, elle touche un joli chèque (tandis que vous, vous raquez). Et ceux qui jurent ne jamais en porter, il faut s'y tenir, pas comme Victoria Beckham, okay?
C'est un effort collectif. Avec un peu de chance, on va réussir à se débarrasser du virus de la grippe aviaire, des UGGs et des Crocs. REVOLUTION!
On peut toujours espérer, mais la pandémie nous a prouvé qu'on était pas bons pour jouer collectif. On est pas sortis de l'auberge. Ni des Crocs. On aura l'air bien cons quand, dans 200 ans, les livres d'histoire nous montreront chaussés de cette mousse d'éthylène-acétate de vinyle à nous battre à la Coop pour un paquet de pâtes. (soupir)