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Chirurgie esthétique en Suisse: quatre Romands témoignent

Médecine et chirurgie esthétique: 4 Romands témoignent.
La médecine et la chirurgie esthétique ont connu un boom ces dernières années, en Suisse notamment.Image d'illustration: watson

Chirurgie esthétique: «En Suisse, ils voulaient m'envoyer chez un psy»

2024 a marqué une année record pour la médecine et la chirurgie esthétique. Face à cette hausse de la demande, quatre Romands expliquent pourquoi ils se sont tournés vers ces pratiques. Témoignages.
10.03.2025, 11:5210.03.2025, 11:52
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«Rapproche-toi pour voir! Tu vois, là?» Louise*, 34 ans, fronce et défronce les sourcils dans le but de me montrer les rides sur son front et autour de ses yeux. «Normalement, je n'ai pas de plis ni de marques qui restent sur la peau», assure-t-elle. Et pour cause: elle a recours deux fois par année à des injections de Botox, mais a exceptionnellement laissé plus de temps s'écouler entre les piqures.

«Je sens que ma peau est trop élastique. Je n'ai pas cet effet tendu, ultra lisse que j'ai habituellement»

2024 a été une année record pour les marchés de la médecine et de la chirurgie esthétique, selon un bilan publié lors du congrès mondial IMCAS dédié à la dermatologie et chirurgie plastique. Face à la hausse de la demande, qui s'observe aussi en Suisse, watson est parti à la rencontre de quatre Romands qui se sont tournés vers ces pratiques.

Direction Istanbul

«J'ai fait beaucoup de choses», répond Luca, 38 ans, lorsqu'on lui demande de lister les interventions réalisées. Rapidement, il sort son téléphone et montre les images de lui avant et après – des photos qu'il a d'ailleurs publiées sur Instagram.

«J'ai commencé par une liposculpture pour sculpter mon corps. J'ai pris 7 kilos afin que le chirurgien puisse réinjecter cette graisse à différents endroits. J'ai également fait un brazilian butt lift (BBL), une opération qui augmente le volume des fesses.»
Luca

Complètement transparent sur le sujet, Luca explique que ce qu'il aime dans la chirurgie et la médecine esthétique, c'est de pouvoir «se métamorphoser, transformer son corps». Et d'assurer qu'il n'avait initialement pas de complexe – sauf son nez, «trop gros» à son goût. «Je ne me trouvais pas moche. Je pars juste du principe qu'on peut toujours être plus beau.»

Ce changement radical a débuté en 2020 et s'est terminé environ un an et demi plus tard: dents limées pour se faire poser des couronnes extra-blanches, rhinoplastie, implants pectoraux et injections diverses dans le visage, pour un coût total de plus de 30 000 francs.

«J'ai tout fait à Istanbul. En Suisse, ils voulaient m'envoyer chez un psy»
Luca

Un «petit coup de pouce»

Si pour Luca, les complexes ne sont pas à l'origine des interventions, les choses sont différentes pour Catherine*, 31 ans. Elle a eu recours à des injections d'acide hyaluronique dans les lèvres une première fois il y a cinq ans, puis à nouveau à l'été 2024. «A l'origine, je pensais que c'était inaccessible en termes de prix», souligne-t-elle.

«Des personnalités comme Kylie Jenner ont ensuite mis cette pratique sur le devant de la scène. J'ai ainsi vu une solution abordable à un complexe»
Catherine

Elle précise toutefois que la cadette du clan Kardashian n'était pas son modèle: «J'ai bien discuté avec la chirurgienne, dont le cabinet se trouve à Lausanne. Elle a redéfini la forme de mes lèvres tout en respectant l'harmonie de mon visage.» 500 francs l'intervention pour un résultat qui ravit la trentenaire.

«Cela m'a donné plus confiance en moi à une période de ma vie où j'en avais besoin. J'ai à nouveau du plaisir à me regarder dans le miroir. Certes, des injections dans les lèvres ne vont pas tout guérir. Mais c'est un petit coup de pouce.»

«Le résultat était moche»

L'expérience d'Adèle*, en revanche, ne fut pas aussi positive. Au point qu'aujourd'hui, à 29 ans, elle souhaite retirer ou corriger la plupart de ses opérations chirurgicales. «La première fois que j'ai refait ma poitrine, c'était dans une clinique vaudoise», se souvient-elle. Elle est dans le début de la vingtaine et aimerait simplement un lifting de la poitrine. «Je n'ai jamais demandé de plus gros seins», affirme-t-elle. C'est pourtant ce que le chirurgien va lui faire.

«Je n'avais pas beaucoup de repères et j'ai été mal aiguillée. Le résultat final était moche. J'ai été tellement déçue»
Adèle

Une mauvaise expérience qui n'a cependant pas freiné ce qu'elle considère désormais comme «une folie ridicule», basée notamment sur les standards de beauté de son mari. Durant cette période, elle se rend à Prague pour une réduction mammaire ainsi qu'à Istanbul pour un BBL. Des expéditions à l'étranger motivées notamment par une différence de prix considérable. Elle se remémore son séjour en Turquie:

«Sur le moment, j'étais ravie. Mais le BBL est une chirurgie très abrasive, compliquée et dangereuse. Au réveil, mon corps a convulsé. Pendant deux mois, je ne pouvais plus m'asseoir ni dormir sur le dos.»

Injonctions de beauté

Adèle déclare sans hésiter que si c'était à refaire, elle prendrait le temps de réfléchir avant d'opter pour un coup de bistouri. Et de confier qu'à l'approche de la trentaine, elle souhaite apprendre à s'aimer telle qu'elle est.

Luca, qui a lui aussi pratiqué un BBL, confirme que la période qui a suivi l'opération a été douloureuse. C'est cependant après les implants pectoraux qu'il a le plus souffert: «Ils te décollent les muscles, c'est horrible. J'étais sous morphine pendant 4 nuits, on devait me promener en chaise roulante.» Des souvenirs qu'il évoque pourtant avec facilité.

«Je n'ai aucun regret. Pour moi, un homme doit être beau, bien foutu, musclé. J'aime être influencé par ces critères de beauté»
Luca

Pour Louise, l'une des motivations derrière son choix est la peur de vieillir. «J'ai un gros problème avec mon âge, confie-t-elle. Le Botox me permet de me sentir jeune en apparence et, du coup, de me maintenir jeune dans la tête.» Néanmoins, lorsqu'on lui demande quelle est sa définition de la beauté, elle répond avec assurance:

«L'allure, l'expérience. Aujourd'hui, je suis accomplie au-delà de l'apparence»

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