Binational, Kyshawn George a choisi de représenter le Canada au plus haut niveau, après avoir joué pour la Suisse dans les catégories jeunes. Une décision motivée par le parcours professionnel de son père et le niveau sportif, comme il l’a récemment expliqué auprès de la FIBA: «Mon père a toujours joué pour le Canada, donc c’est aussi un peu mon rêve. Mais en fin de compte, c’est surtout l’envie de jouer avec et contre les meilleurs qui a guidé mon choix».
La perte du Valaisan en fin d'année dernière a été perçue comme un coup dur pour le basket suisse, quand bien même on sait que les joueurs de NBA ont tendance à manquer les rassemblements internationaux. Preuve en est: la Suisse a souvent dû composer sans Thabo Sefolosha et Clint Capela.
Mais voilà qu’après sa première année en NBA, Kyshawn George a été libéré par les Washington Wizards dans le but de participer cet été à l’AmeriCup, la version américaine de notre EuroBasket. Un accord visiblement donnant-donnant.
Il était important pour la franchise que George, 21 ans, obtienne du temps de jeu après une saison inaugurale écourtée, en raison de la non-qualification en play-offs. Il s’agissait aussi de valider le travail réalisé durant la préparation estivale et de permettre au joueur de s'aguerrir au haut niveau. Tant mieux, car l'ancien pensionnaire du BBC Monthey était désireux de s'intégrer et de se montrer au sein du Team Canada, avec lequel il ambitionne de participer aux Jeux olympiques de Los Angeles. Il a donc été autorisé à rejoindre sa sélection, non sans être surveillé et accompagné de près par le staff des Wizards.
Mais au Nicaragua, pays hôte de l’AmeriCup, Kyshawn George a fait bien plus que s’acclimater à sa nouvelle équipe. Pour son premier match en compétition officielle, il a inscrit 18 points, accompagné de quatre interceptions, trois rebonds et trois passes décisives. Avec 29 d'évaluation, le Valaisan a largement contribué à la victoire des siens face au Venezuela.
Le Canada a poursuivi sa campagne avec des succès contre le Panama, Porto Rico et la Colombie, avant de céder dans le final four contre l'Argentine puis les Etats-Unis. Un match de prestige, pour lequel George est apparu en vedette sur les supports de communication de la Fédération canadienne de basket.
Malgré la médaille en chocolat, le bilan de l’AmeriCup reste extrêmement positif pour le Montheysan: élu trois fois homme du match, il a terminé meilleur marqueur de sa sélection et s’est logiquement glissé dans le cinq majeur du tournoi.
Au total, le joueur de 21 ans a tourné à 13,5 points, 4,2 rebonds et 3,2 passes décisives en moyenne par match. Mais ce qui frappe le plus, alors qu’il était venu chercher au Nicaragua du défi physique et de l’agressivité, c’est son excellente adresse longue distance – un secteur clé de son jeu, qui lui a pourtant posé problème lors de sa première saison chez les Wizards de Washington.
Limité à 32,2% de réussite à trois points dans la ligue la plus prestigieuse au monde, Kyshawn George a affiché un impressionnant taux de 46,2% durant la Coupe des Amériques. Certes, l’arrière a profité d’une ligne rapprochée et des règles FIBA, un environnement familier et dans lequel il s’est formé. Mais il a aussi démontré une réelle capacité d’adaptation, après une saison complète aux standards de la NBA.
Cette première campagne avec le Canada laisse entrevoir de belles perspectives, tant pour sa saison sophomore à venir que pour la suite de sa carrière internationale, qui ne s’écrira donc pas avec la Suisse.