La longue étape disputée lundi entre Plaisance et Turin (230,8 km) a été marquée par plusieurs nouveautés. Il y a d'abord eu la victoire historique du premier noir africain sur le Tour de France (Biniam Girmay), puis le premier maillot jaune porté par un Equatorien (Richard Carapaz) sur le podium, et enfin ce point de règlement introduit par le jury de course cette année: les temps de chaque coureur ont été arrêtés à 5 km et non pas à 3 km, comme c'était le cas depuis 2005.
À l'époque, la mesure avait été prise à la fois pour protéger le temps des coureurs victimes d'une chute, d'une crevaison ou d'un incident mécanique juste avant de franchir la ligne, et pour éviter aux cadors visant le classement général de devoir prendre des risques en se mêlant au sprint.
Pour améliorer encore un peu plus la sécurité des coureurs, l'UCI a donc décidé cette année de «geler» le chrono sur une portion de course plus grande (le cycliste doit toutefois franchir la ligne pour bénéficier de ce règlement). Ainsi, sur le Tour de France 2024, les temps de chaque participant sont arrêtés à 4 km de la fin pour les 5e, 6e et 10e étapes et à 5 km pour les 3e (c'était lundi), 12e et 13e étapes.
«C'est une mesure qui devrait causer moins de stress aux coureurs en fin d'étape», a salué Adam Hansen (président des Cyclistes Professionnels Associés) sur les réseaux sociaux. «Il s'agissait d'une demande des coureurs pour améliorer la sécurité au sein du programme SafeR», a ajouté l'ancien coureur, soulignant le fait que cette nouveauté «permettra aussi aux équipes de sprinters d'avoir plus d'espace sur la route.»
La règle des 5 km n'a toutefois pas eu beaucoup d'incidence sur le scénario de course lundi. Quatre coureurs ambitieux au classement général pouvaient en effet espérer revêtir la tunique jaune de leader mais pour cela, il leur fallait terminer devant leurs rivaux, donc se mêler au sprint (lorsque les participants sont classés dans la même seconde, c'est l'addition des places qui déterminent le classement jusqu'au premier chrono, où les commissaires les départagent ensuite au centième).
A ce petit jeu, c'est celui qui voulait le plus être en jaune qui a terminé devant les autres. Richard Carapaz s'est en effet mieux classé que Vingegaard, Evenepoel et surtout Pogacar, tout heureux de laisser la responsabilité du leadership à son rival équatorien.