Une nouvelle vague Covid (la sixième?) touche notre pays depuis un mois. Tout est reparti à la hausse: les infections, les hospitalisations et les décès.
Peu de mesures pourtant ont été prises. La Fédération suisse des médecins (FMH) a bien recommandé le port du masque dans les établissements de soins et certains hôpitaux l'ont rendu obligatoire. «Mais aucune mesure sanitaire n'est prévue pour l’heure dans les cantons romands ni au niveau fédéral», soulignait Heidi News, il y a deux jours. Et c'est pareil dans le football suisse.
Nous avons contacté, lundi, la Swiss Football League ainsi que les deux clubs romands de Super League pour savoir si de nouvelles mesures avaient été prises face à la hausse des cas.
«Pour le moment, il n'y a plus de concept de protection et il n'est pas prévu que nous adoptions de nouvelles mesures pour le début du championnat», nous dit Philipp Guggisberg, porte-parole de la Swiss Football League. En gros, cela signifie que si un joueur est testé positif, il est simplement écarté de l'équipe, qui poursuit la saison sans lui jusqu'à son rétablissement. Pour qu'un match soit annulé, il faudrait que six joueurs au moins soient victimes de la même maladie (Covid mais aussi gastro, grippe, etc.), selon un point de règlement qui s'appliquait déjà avant la crise sanitaire.
Au Servette FC, pas de nouvelles mesures non plus. «Mais tout le monde continue de faire attention, précise Loïc Luscher, responsable comm' du club grenat. Nous avons gardé certaines habitudes prises durant la crise sanitaire. Les joueurs continuent d'utiliser des vestiaires séparés lors des entraînements, afin qu'ils ne soient pas tous dans une seule et même pièce. Et ils continuent également de venir aux entraînements en voitures individuelles. On ne prend plus les minibus pour rejoindre les terrains»
Le FC Sion ne craint pas davantage le début de saison. «La vie est revenue à la normale», assure le directeur sportif Barthélémy Constantin.
Le foot suisse adopte la même stratégie que les cantons romands, qui tous observent avec vigilance la hausse actuelle sans pour autant décréter de mesures particulières. Mais s'ils ne le font pas, c'est aussi parce que le système de santé n'est pour l'heure pas menacé par la recrudescence des cas. C'est un peu différent pour le football: chaque équipe a besoin de tous ses éléments pour être performante. Or:
«Ce risque concerne même les personnes qui ont déjà été malades assez récemment, car le variant omicron semble donner peu de protection croisée», poursuit la médecin, jointe par watson.
La question dès lors se pose: à partir de quand faut-il remettre des mesures?
Autre mesure efficace: tester régulièrement les joueurs et isoler ceux dont les tests sont positifs. «Mais la décision d'isoler des personnes asymptomatiques est un pari sur le fait qu'elles en contamineront d'autres, ce qui n'est jamais certain, précise la médecin. Pour un club, cette décision peut donc être difficile. Pour un joueur cependant, un Covid long est un risque grave, quelle que soit sa probabilité, car cela peut mettre un grand coup de frein à sa carrière.»
Enfin, Samia Hurst ne peut qu'encourager la vaccination complète des joueurs. Dans notre pays, 69,2% de la population est vaccinée. Le taux de personnes vaccinées ayant, en plus, déjà reçu une dose de rappel atteint lui 43,6%. Pour les footballeurs, ce chiffre est difficile à connaître. La plupart des équipes assurent que la quasi-totalité, voire la totalité, de leur effectif est vacciné, mais sans donner de précisions chiffrées.