Bien sûr, il est difficile pour Heiko Vogel d'en juger, puisqu'il n'était pas au FC Bâle lors des six derniers mois. Mais Alex Frei, son prédécesseur sur le banc, avait songé que le FCB devait peut-être avoir le couteau sous la gorge pour être performant en Coupe d'Europe.
Frei l'avait relevé après la défaite 1-0 à Sofia, lors des playoffs pour la phase de groupes de la Conference League. Comme on le sait, Bâle avait réussi à inverser la tendance chez lui, l'emportant 2-0 et se qualifiant ainsi pour les groupes.
Les playoffs sont de retour, mais cette fois-ci dans la phase à élimination directe. Une fois de plus, le FCB devra remonter un but à domicile après sa défaite 1-0 sur le terrain de Trabzonspor la semaine dernière. Le vainqueur sera qualifié pour les 8es de finale de la Conference League.
Le fait que les Bâlois n'aient besoin que d'un but pour atteindre les prolongations est un problème, selon Vogel. «On ne peut pas se jeter à corps perdu dans la partie. Nous devrons attaquer judicieusement afin de garder un équilibre.»
En effet, à trop vouloir attaquer, Bâle ouvrirait des espaces pour le puissant Trabzonspor et, s'il se fait surprendre, devrait courir après plus d'un but. Mais il ne devrait pas en arriver là. Les Rhénans ont déjà prouvé à huit reprises au cours de leur histoire européenne qu'ils étaient capables de remonter un but au retour, et deux fois rien que cette saison.
Heiko Vogel a rappelé mercredi que lors du dernier match de championnat contre Servette, «nous étions aussi menés au score, puis le noeud s'est soudain desserré et nous avons joué le football que nous avions imaginé». De quoi aborder ce rendez-vous européen avec confiance: «L'équipe a le potentiel pour se qualifier face à Trabzonspor, même si nous sommes conscients de la difficulté de la tâche.»
Fabien Frei partage le sentiment de son entraîneur, y ajoutant un motif d'espoir: «Je suis convaincu des forces de notre équipe. Nous savons aussi que notre adversaire a tendance à être plus fort à domicile qu'à l'extérieur cette saison.»
Un coup d'œil aux statistiques révèle même une faiblesse flagrante des Turcs à l'extérieur. Alors que Trabzonspor est invaincu sur son terrain depuis 39 matches, il n'a plus gagné à l'extérieur depuis le...1er octobre dernier. Sur 16 matches à l'extérieur, dix ont été perdus, dont trois lors de la phase de groupes de la Ligue Europa. La dernière victoire européenne du club de Trabzon sur le sol étranger remonte à 2019 (hormis une séance de tirs au but réussie à Molde).
Le FC Bâle a des raisons de croire à une qualification, qui lui rapporterait 600 000 euros. Une manne importante dans un contexte sportivo-économique tendu: le club de Saint-Jacques a déjà abandonné tout espoir de titre en Super League et ses finances sont en souffrance. Les Coupes (d'Europe et de Suisse) représentent le dernier espoir d'une saison réussie.
Adaptation en français: Julien Caloz