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La Nati a une drôle de méthode pour choisir le tireur de penalty

Cheftrainer Murat Yakin aufgenommen im Training der Schweizer Fussball Nationalmannschaft im Vorbereitungscamp vor den kommenden Laenderspielen der Nations League, am Dienstag, 8. Oktober 2024, in St. ...
Le sélectionneur Murat Yakin ne désigne pas, de lui même, un tireur de penalty attitré. Image: KEYSTONE

La drôle de méthode de la Nati pour choisir son tireur de penalty interroge

Le raté d'Embolo samedi en Serbie a mis en lumière, au sein de l'équipe nationale, une pratique inhabituelle. Elle pourrait la reproduire dès ce mardi (20h45 à Saint-Gall) contre le Danemark.
15.10.2024, 06:0215.10.2024, 08:36
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Un tir mou, mi-hauteur, facilement stoppé par le gardien. Le penalty de Breel Embolo samedi en Serbie ne sera jamais montré comme bon exemple dans les écoles de foot. Dommage: transformé, il aurait pu relancer la Nati à la 72e minute, elle qui était alors menée 2-0 (score final).

Mais encore plus que la qualité de cette frappe, c'est le choix d'Embolo comme tireur qui interroge. Ou, plus précisément, la manière avec laquelle il a été choisi. «C'est Granit Xhaka qui lui a remis le ballon dans les mains, après que l'attaquant de Monaco lui a manifesté l'envie de tirer», explique lematin.ch.

Ce même média précise que le sélectionneur, Murat Yakin, a en effet décidé de déléguer le choix du tireur, qui se fait sur le moment, à son capitaine Xhaka et à Manuel Akanji, autre leader de l'équipe.
Breel Embolo, left, from Switzerland at his penaly shot during the UEFA Nations League group A4 qualifying soccer match between Serbia and Switzerland, at the Dubocica Stadium, in Leskovac, Serbia, Sa ...
Breel Embolo a raté son penalty samedi contre la Serbie. Image: KEYSTONE

Une nouvelle méthode de désigner l'exécutant de cet exercice si particulier et ô combien crucial mise en place depuis cet été. Jusqu'à ce moment, le tireur habituel était Xherdan Shaqiri, mais il a pris sa retraite internationale. Et cette manière détonne avec ce qu'il se fait ailleurs dans le foot pro. «Avant chaque match, pendant la semaine, je nommais deux tireurs», témoigne Michel Decastel, ex-entraîneur de Sion et Neuchâtel Xamax, entre autres.

«Ça permettait de bien travailler les penalties avec eux à l'entraînement»
Michel Decastel, ex-coach de Super League

A l'entraînement, justement, le technicien neuchâtelois prenait la température avec chaque joueur pour savoir qui se sentait vraiment apte – ou non – à tirer un penalty si besoin. «On discutait beaucoup. Et on refaisait un petit pointage le jour-j pendant la théorie d'avant-match».

L'entraineur neuchatelois Michel Decastel, lors de la rencontre de football du Championnat Suisse de Challenge League entre le Servette FC et le Neuchatel Xamax FCS ce samedi 8 avril 2017 au stad ...
Michel Decastel dressait avant chaque match une liste de deux tireurs. Image: KEYSTONE

Ensuite, tout était figé. A une exception près. «Le joueur qui subissait la faute dans les seize mètres ne tirait jamais lui-même. Parce que les statistiques montrent que le taux d'échec, dans ce cas, est élevé».

Pas de bagarre et une grande confiance

L'établissement par le coach d'une petite liste fixe de deux ou trois tireurs avant le match (ou même, de manière plus rigide, au début de la saison), c'est ce que Jocelyn Roux a partout connu durant sa carrière. Y compris lorsqu'il évoluait sous les ordres de... Murat Yakin, au FC Thoune (2009). Et l'ex-attaquant genevois, spécialiste des penalties, n'y voit que des avantages.

«La hiérarchie est claire pour tout le monde, ça permet d'éviter les potentielles disputes entre joueurs qui voudraient tirer sur le moment», argumente l'ancien du LS, Servette et Nyon, notamment.

«Ça met aussi le tireur dans de bonnes dispositions psychologiques, car il sent la confiance de son coach et de ses coéquipiers»
Jocelyn Roux, ex-attaquant et tireur de penalties

Et quand on connaît l'importance du mental dans cet exercice, mieux vaut effectivement que celui qui s'élance ait de l'assurance. En évitant les chamailleries avec ses coéquipiers, il peut aussi garder toute son énergie et sa concentration pour s'exécuter.

Le joueur vaudois Jocelyn Roux, centre, marque le premier but sur penalty face au gardien saint-gallois Patrick Drewes, lors de la rencontre de football de Challenge League entre le FC Lausanne-Sport  ...
Jocelyn Roux (transformant ici un penalty pour Lausanne en 2015) était un spécialiste de l'exercice. Image: KEYSTONE

Avec une hiérarchie limpide, on balaie également les éventuelles querelles après coup si le tireur a échoué, du genre: «Si c'est moi qui avais tiré, on aurait gagné». Des jérémiades orgueilleuses qu'on entend généralement plutôt autour des terrains de juniors, mais qui existent aussi chez les pros.

Alors si la désignation avant match (ou en début d'année) des tireurs ne semblent présenter que des avantages – au contraire d'un tireur spontané auto-proclamé ou choisi par certains coéquipiers –, pourquoi Murat Yakin n'impose-t-il pas une liste au sein de la Nati? «Il a certainement de bonnes raisons», disent d'une seule voix Michel Decastel et Jocelyn Roux.

Le second rappelle que le fonctionnement d'une équipe nationale n'est pas le même que celui d'un club, notamment «parce que le sélectionneur ne voit pas ses joueurs au quotidien».

Quant à savoir si l'autorité de Yakin pourrait être remise en question (en tout cas de l'extérieur) parce qu'il délègue ce choix à deux joueurs, Decastel balaie.

Espérons maintenant pour le sélectionneur et la Nati que le prochain penalty, peut-être déjà face au Danemark ce mardi en Ligue des nations, soit transformé. Peu importe qui le tire.

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source: cff
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