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Adrian Newey fait des miracles avec Red Bull en F1

Adrian Newey fait des miracles avec Red Bull en F1
Adrian Newey a déjà remporté treize titres de champion du monde au cours de sa carrière.Image: www.imago-images.de

C'est grâce à ce faiseur de champions que Red Bull domine la F1

Directeur de la technologie de Red Bull Racing, le Britannique Adrian Newey est considéré comme un génie de l'aérodynamisme en Formule 1. Portrait.
29.07.2023, 08:0529.07.2023, 09:45
Daniel Vizentini
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Si Max Verstappen est en passe de remporter un troisième titre mondial consécutif (110 points d'avance sur le deuxième avec déjà 9 victoires), il ne le doit pas seulement à son talent de pilote, mais aussi à sa voiture. Et derrière cette Red Bull qui semble inaccessible, il y a Adrian Newey (64 ans), un ingénieur réputé pour être un génie de l'aérodynamisme.

Le Britannique n'apparaît que rarement sur le devant de la scène. Mais le 18 juin dernier, il est monté sur le podium du Grand Prix du Canada. L'image était belle car quatre géants de l'histoire de la Formule 1 ont posé sur la même photo: aux côtés de Newey, il y avait Max Verstappen, Fernando Alonso et Lewis Hamilton qui, à eux trois, cumulent onze titres de champion du monde de pilotes. Mais le meilleur d'entre eux est bien Adrian Newey, treize titres de champion du monde à lui seul en tant que designer en chef.

Newey (2e depuis la gauche) entouré de Alonso, Verstappen et Hamilton.
Newey (deuxième depuis la gauche) entouré de Alonso, Verstappen et Hamilton.Image: www.imago-images.de

Bien sûr, les voitures de course qu'il a conçues n'ont pas toujours gagné. Mais elles ont toujours apporté des innovations qui, rapidement, sont devenues la norme. Le talent d'Adrian Newey, présent en Formule 1 depuis les années 1980, ne consiste pas en des modifications importantes et visibles de la voiture.

Sa force réside plutôt dans sa capacité à garder une vue d'ensemble et à faire fonctionner de nombreux détails sophistiqués dans un système cohérent

Newey, souvent décrit comme quelqu'un de calme et équilibré, les pieds bien sur terre, a une méthode qui lui ressemble: il construit une base solide en s'assurant que les éléments essentiels de la voiture soient bien faits. Sur cette base, l'ingénieur développe de nouvelles solutions créatives, parfois insolites, mais toujours dans un souci d'efficacité maximale. Frank Williams, son patron pendant les premiers titres mondiaux des années 90, l'aurait qualifié de «personne la plus ambitieuse qu'il ait jamais rencontrée» - ce qui signifie beaucoup dans un sport où tout le monde veut toujours être le meilleur.

Une autre phrase qui le résume bien: «Adrian est la seule personne qui peut voir l'air», a déclaré Christian Horner, son actuel patron chez Red Bull. Newey décèle le potentiel de certains détails aérodynamiques que personne d'autre ne voit. A une époque où la Formule 1 tente de freiner les top teams avec un plafond budgétaire et un temps de soufflerie limité, l'ingénieur y fait la différence. «La FIA a donné moins de temps de soufflerie à Red Bull, mais elle a oublié que Newey avait une soufflerie dans la tête», a commenté un fan dans une vidéo diffusée sur Youtube.

L'ingénieur star a fait la différence dès le début de sa carrière. La première voiture qu'il a conçue en Formule 1 était la March de 1988. Les équipes de pointe avaient des moteurs turbo lourds, mais très puissants. Pour maintenir la voiture au sol, même dans les virages, elles misaient simplement sur d'énormes ailerons. Newey, qui devait tirer le meilleur parti de la petite équipe March et de son moteur beaucoup plus faible, a conçu une voiture légère et très efficace, en jouant intelligemment sur certains points forts.

Lors de la saison dominée à l'époque par McLaren avec Alain Prost et Ayrton Senna, la March d'Adrian Newey était la voiture la plus rapide des sans turbo. Cette année-là, le pilote Ivan Capelli a décroché deux podiums et même mené le GP du Japon pendant un certain temps. C'était la première fois en cinq ans qu'une voiture à moteur atmosphérique réussissait ce tour de force.

Mais c'est dans les années 1990 que le talent de Newey est apparu aux yeux du monde. Avec la Williams de 1992, l'Anglais crée ce qui est peut-être encore aujourd'hui la voiture la plus dominante de l'histoire de la Formule 1. Nigel Mansell était déjà quasiment champion du monde des pilotes à la mi-août. Avec Williams, Newey a encore remporté quatre autres sacres avant de passer chez McLaren, où il a remporté le titre dès sa première saison.

Les créations de Newey ont connu un nouvel essor dans les années 2010, avec quatre titres consécutifs pour Red Bull et Sebastian Vettel. C'est aujourd'hui Max Verstappen qui profite du travail de Newey. Et s'il y a une génération d'écart entre les deux, l'Allemand et le Néerlandais se ressemblent beaucoup dans leur ambition sans compromis, comme dans leur sobriété vis-à-vis de l'extérieur.

Sept pilotes, totalement différents les uns des autres, ont remporté des titres mondiaux avec des voitures conçues par Newey. Mais la plus grande douleur de l'Anglais, comme il l'a toujours avoué, fut la mort de son idole Ayrton Senna dans l'un de ses bolides. C'était il y a bientôt 30 ans mais aucune victoire, aucun titre de champion du monde, n'est jamais parvenu à effacer ce douloureux souvenir chez Adrian Newey.

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