Le combiné nordique est loin d’être la discipline hivernale la plus populaire en Suisse. Elle reste toutefois, avec quatre médailles olympiques, la huitième pourvoyeuse de breloques, juste derrière le curling.
L'âge d'or du combiné nordique dans notre pays remonte à la fin du 20e siècle, lorsqu’en 1988, Hippolyt Kempf est devenu champion olympique du côté de Calgary. La même année, le relais suisse se parait d’argent. Six ans plus tard, aux Jeux de Lillehammer, le collectif helvétique, composé du Vaudois Jean-Yves Cuendet, repartait de Norvège avec le bronze.
Depuis, le combiné suisse est à la peine. L'hiver dernier, seul Pascal Müller, 24 ans, s'est mesuré aux Geiger, Riiber et autres Lamparter sur le front de la Coupe du monde. Et encore, uniquement en seconde partie de saison, sur trois étapes: Otepää, Oslo et Lahti.
L’avenir de la discipline pourrait encore s’assombrir, et pas seulement en Suisse. Le combiné nordique est en effet menacé de disparaître du programme olympique, un scénario qui signerait son arrêt de mort.
Le Comité international olympique (CIO) discutera en fin d’année des disciplines à conserver ou à supprimer pour les Jeux olympiques de 2030, organisés dans les Alpes françaises. Cependant, une exception a déjà été annoncée: aucune décision concernant le combiné nordique ne sera prise avant les JO de Milan-Cortina, à venir en 2026.
Cela signifie que l’instance basée à Lausanne décidera de l'avenir de ce sport en fonction des résultats et de l’engouement suscité à Val di Fiemme, site retenu pour accueillir les compétitions de combiné nordique. Autant dire que la pression sur la discipline est énorme, alors que d’autres formats, comme le freeride ou le hockey 3x3, jugés plus modernes, cherchent à se frayer une place dans le programme olympique.
Comme si cela ne suffisait pas, le combiné nordique souffre d’un lourd handicap: aux Jeux olympiques, il reste uniquement réservé aux athlètes masculins, tandis que l’instance présidée par Kirsty Coventry exige désormais la parité hommes-femmes.
«Nous sommes actuellement en dialogue avec le CIO et répondons à ses questions», a déclaré Sandra Spitz, directrice des sports et des événements au sein de la Fédération internationale de ski (FIS), dans des propos rapportés par ski-nordique.net. Ce même média la décrit comme «pas vraiment optimiste pour la suite».
Une disparition en 2030, dans les Alpes françaises, représenterait une fin hautement symbolique: le combiné nordique, alliant saut et fond, avait en effet fait ses débuts olympiques en France, en 1924 à Chamonix.