Il y a 30 ans, le vrai/faux transfert d'un Sforza médusé
Lorsque Ciriaco Sforza s’installe confortablement sur le canapé de son ami, l’ancien international allemand Hansi Müller, il ne se doute pas une seule seconde de ce qu'il s'apprête à vivre.
Quelques instants après, le footballeur suisse de 25 ans tombe des nues. Dans un reportage de Sat.1, il découvre que le Bayern Munich l’aurait vendu à l’Inter Milan. «Comment peuvent-ils me faire ça sans même me demander?!», s’étrangle l’Argovien. Il ne sait pas qu’il se trouve au cœur d’une émission de caméra cachée et que tout le monde est en train de rire à ses dépens.
Le milieu de terrain venait de réaliser une première partie de saison décevante. Lors d’un entretien, le président Franz Beckenbauer lui avait toutefois clairement fait savoir qu’il n’était pas autorisé à partir.
Et voilà que le vice-président Karl-Heinz Rummenigge annonce qu’il accède au souhait de Sforza de quitter le club au plus vite. «Il n’y a aucun sens de retenir à tout prix un joueur qui veut absolument partir à l’étranger, explique Rummenigge. Et puis, il faut reconnaître que l'Inter nous a offert une somme incroyable; nous avons donc décidé de lui donner son bon de sortie.»
Les réactions de ses coéquipiers:
Ciriaco Sforza est abasourdi. Un bref instant, le spectateur craint que le Suisse ne commence à flairer le piège lorsqu’il s’exclame: «C’est forcément une arnaque!» Mais son ami Hansi Müller, présent à ses côtés, dissipe aussitôt ses doutes et ramène habilement son attention sur le reportage télévisé, où son prétendu nouveau club prend désormais la parole.
Les réactions du coach et de ses futurs coéquipiers:
Alors que la présentatrice affirme encore que la chaîne n’a pas réussi à joindre le Suisse, le téléphone se met à sonner dans l’appartement soigneusement aménagé. Nicole Sforza, l’épouse furieuse, se plaint à son mari dans un savoureux dialecte suisse alémanique.
Sforza continue de nier tout projet de transfert. Il supplie une nouvelle fois son ami de le croire. Müller joue le jeu et se joint alors à l’indignation générale. Il parle même de scandale, quand soudain la sonnette retentit.
Le présentateur de Sat.1, Fritz Egner, apparaît alors et libère un Sforza complètement dépassé. Toute l’histoire était inventée: le reportage avait été enregistré sur cassette vidéo et projeté chez Müller. Le gag avait été réalisé pour le gala footballistique «Fuxx 95», diffusé quelques jours plus tard. La victime du jour l’admet:
Sforza était d’autant plus déstabilisé qu’il avait déjà entamé des négociations avec l’Inter Milan. A la fin de la saison, Ciri Sforza rejoindra d'ailleurs… l’Inter Milan.
