C’est à Courchevel, en Savoie, que s’est tenue le week-end dernier la première des cinq étapes du Grand Prix d’été de saut à ski.
L'événement était attendu. D’abord, parce qu’à moins de six mois des Jeux olympiques d’hiver de Milan-Cortina, il lance la préparation en vue de cette échéance quadriennale majeure.
Ensuite, parce qu’il marque le début d'une nouvelle saison, après celle chaotique de l’hiver dernier, entachée par le scandale de triche de l'équipe norvégienne. Celui-ci avait éclaté à l’occasion des Championnats du monde de Trondheim. Plusieurs combinaisons avaient été manipulées et n'étaient pas conformes au règlement.
Ce tapage, dont la Fédération internationale de ski (FIS) se serait bien passée, a forcé l’instance à renforcer sa politique vis-à-vis des équipements à l’intersaison. De nouveaux éléments sont désormais mesurés, et la coupe des combinaisons a également été revue: elle se veut plus près du corps. En outre, un système de sanctions par cartons jaunes et rouges a été introduit, et la surveillance des combinaisons en compétition est accrue. A Courchevel, ce week-end, pas moins de 16 membres de la FIS ont ainsi fait le déplacement, a constaté Le Dauphiné.
La station française était donc un point de passage obligé pour soumettre son équipement à l’œil avisé des contrôleurs. Et force est de constater que tous les sauteurs n’étaient pas préparés en conséquence. Quatorze concurrents n’ont pas passé l’écueil du contrôle d’avant-compétition, sans compter qu’une dizaine d’athlètes ont ensuite, durant le week-end, soit été disqualifiés, soit non autorisés à sauter.
Cette situation n'a pas surpris Sandro Pertile, le patron du saut à ski mondial. «C'était prévisible. Quand on change les règles, il est normal que toutes les équipes ne soient pas prêtes à réagir rapidement», a-t-il commenté auprès de la NRK, faisant notamment référence aux nations les plus petites, qui n’ont pas forcément les moyens de s’adapter dans des temps aussi courts.
Mais Pertile s’est également montré quelque peu agacé par le déroulement des choses. «On en parle depuis des mois. Nous travaillons avec toutes les équipes et certains athlètes arrivent quand même ici avec du matériel non-conforme», a-t-il regretté dans des propos relayés par Le Dauphiné.
Les sauteurs ont désormais pris la direction de Wisla, en Pologne, théâtre ce week-end de la deuxième étape du Grand Prix d’été. Reste à savoir s’ils auront eu le temps, en une semaine, de peaufiner les réglages de leur équipement.