Le 24 mai 2023, Alexandra Truwit – «Ali» de son surnom – vient tout juste d'obtenir son diplôme universitaire en sciences et part célébrer dans les îles Turques-et-Caïques, au sud-est des Bahamas, avec une amie. Mais alors que les deux femmes plongent avec masque et tuba, elles se font soudain attaquer par un requin. Elles ripostent, donnent des coups de pied, bousculent l'animal. Rien n'y fait: ce dernier mord le pied de l'athlète américaine.
Nageuse, comme sa mère avant elle, de l'équipe universitaire des Bulldogs swimming and diving de Yale – un programme de natation et plongée dont sont issues des médaillées olympiques et paralympiques – Ali Truwit réussit malgré l'hémorragie à parcourir la distance qui la sépare du bateau. «Entre 50 et 75 mètres», évalue-t-elle. «Sans l’entraînement, je ne suis pas sûre que nous en aurions été capables», confie-t-elle au site de l'équipe américaine de paranatation Usparaswimming.
Transportée en avion à l'hôpital de Miami, elle est ensuite rapatriée dans un établissement de New York et sera amputée sous le genou gauche, afin de pouvoir porter une prothèse, le jour de son vingt-troisième anniversaire.
Moins d'un mois après l'amputation, et malgré «beaucoup de larme et de douleur», l'Américaine décide de retourner à la piscine, non sans peur. «La dernière fois que j'avais entendu le bruit de l'eau, nous nagions pour sauver nos vies. C'était donc difficile de l'entendre à nouveau et de ne pas avoir de flash-back», se souvient-elle dans une interview accordée à la NBC.
Déterminée «à ne pas perdre cet amour pour la natation», elle commence dès lors sa transition vers la para natation à 14 mois des Jeux paralympiques de Paris. En décembre 2023, elle gagne la médaille d'argent aux championnats nationaux américains et va bel et bien se qualifier pour les Jeux paralympiques, où elle a remporté, ce jeudi, la médaille d'argent au 400 mètres nage libre.