Le déclic pour Mathilde Gremaud s'est produit en décembre. «J'ai décidé de faire un retour aux sources. Je m'étais mis trop de pression», a reconnu la nouvelle médaillée de bronze du Big Air.
La Gruérienne s'est expliquée sur l'«été difficile» qu'elle a traversé. «J'avais voulu me remettre en question, essayer de nouvelles choses durant l'été. Les résultats n'ont pas suivi. Je me suis alors rendu compte en décembre que je faisais fausse route, que j'avais adopté de mauvaises croyances.»
Deux chutes à l'automne, à Coire et à Stubai en Autriche, avec en prime une légère commotion, ont peut-être facilité ce réveil salvateur.
Mathilde Gremaud a ressurgi de sa torpeur au meilleur moment, sur ce site industriel de la mégalopole pékinoise qui servait de cadre inédit pour la finale de Big Air. «Je suis extrêmement heureuse de ma médaille de bronze. J'ai tout essayé sur mon troisième saut et je n'ai aucun regret de ne pas avoir obtenu l'argent.»
La Fribourgeoise observe que le Big Air a énormément progressé ces trois ou quatre dernières années. «Le niveau des meilleures filles il y a quatre ans (ndlr: la discipline n'était pas encore olympique) n'aurait peut-être même pas suffi à entrer en finale ici. Les meilleures ont fait des tricks (figures) que je n'avais jamais vus auparavant. Tout le monde a repoussé ses limites. C'était la guerre.»
Des larmes abondantes ont coulé sur ses joues mardi.
Mathilde Gremaud place sur un pied d'égalité cette médaille de bronze avec celle d'argent décrochée il y a quatre ans en slopestyle à Pyeongchang. «Elles ont la même valeur. Les circonstances qui les ont précédées sont très différentes.»
Si le public a des frissons en regardant les acrobaties du Big Air, Mathilde Gremaud, qui fêtait ses 22 ans ce mardi, en sourit presque, un peu aussi pour les postures viriles: «Une fois en l'air, je sais exactement ce que je fais, où j'en suis. C'est une sensation corporelle très forte». (ats)