A 37 ans, Novak Djokovic a comblé l'unique lacune à son immense palmarès en se parant d'or sur la terre battue de Roland-Garros aux Jeux de Paris. Jamais le Serbe n'avait paru autant ému, pas même lorsqu'il avait mené son pays à un premier sacre en Coupe Davis en 2010.
Sur le papier, Novak Djokovic aborde donc l'ultime levée du Grand Chelem de la saison en pleine confiance. Mais les trois semaines passées depuis sa victoire en finale du tournoi olympique face à Carlos Alcaraz ont-elles suffi pour lui permettre de décompresser et de retrouver une certaine ambition ?
Le no 2 mondial n'est autre que le tenant du titre à New York, où il vise un cinquième trophée. Depuis son 24e sacre majeur célébré un an plus tôt à Flushing Meadows, il n'a disputé que deux finales, aux JO de Paris et trois semaines plus tôt sur le gazon de Wimbledon où il avait subi la loi de Carlos Alcaraz.
L'occasion est belle d'effacer le record de titres majeurs qu'il partage avec l'Australienne Margaret Court (24 sacres en Grand Chelem). D'une part, il aura l'occasion de monter tranquillement en puissance dans une deuxième moitié de tableau où Alexander Zverev (no 4) paraît le seul membre du top 10 susceptible de le tester.
D'autre part, ses deux grands rivaux Jannik Sinner (no 1) et Carlos Alcaraz (no 3) - appelés à s'affronter au stade des demi-finales - ne sont pas dans les meilleures dispositions. L'Italien, sacré à Melbourne en janvier, est dans la tourmente après son double contrôle antidopage positif révélé cette semaine.
Sinner avait pourtant repris très vite confiance après son forfait pour les Jeux olympiques, conquérant le titre dans le Masters 1000 de Cincinnati après avoir échoué en quart de finale à Montréal. Mais il devra avoir un mental d'acier pour faire abstraction d'un tel contexte.
Carlos Alcaraz n'a, lui disputé qu'un match depuis sa finale perdue aux JO de Paris. C'était le 16 août à Cincinnati, face à Gaël Monfils. Il avait livré selon ses propres termes le pire match de sa carrière, réservant un traitement de choc à ses raquettes pour matérialiser sa frustration.
L'émergence d'un outsider n'est donc pas à exclure dans le haut du tableau. Ce rôle pourrait convenir au vainqueur de l'édition 2021 Daniil Medvedev (no 5), sorti d'entrée à Montréal comme à Cincinnati. Ou au 4e des JO de Paris Felix Auger-Aliassime (no 19), qui pourrait retrouver le Russe en 8e de finale.
Côté suisse, difficile d'imaginer un exploit comme celui signé en 2023 par Dominic Stricker, qui était sorti des qualifications avant d'atteindre les 8es de finale. Le Bernois, 181e mondial après une première moitié de saison gâchée par une blessure au dos, a dû recourir à son classement protégé pour intégrer le tableau final.
Stricker a beaucoup à perdre, lui qui a 205 points à défendre. Il quittera le top 200 de la hiérarchie en cas d'échec prématuré. Ce qui pourrait aussi être le cas de Stan Wawrinka (ATP 178), 16e de finaliste l'an passé à New York. Le Vaudois de 39 ans a néanmoins un 1er tour à sa portée, face au qualifié Mattia Bellucci (ATP 125).
Troisième représentante de Swiss Tennis en lice en simple, Viktorija Golubic (WTA 74) aura quant à elle un sacré défi à relever: la Zurichoise se frottera à l'ex-no 2 mondial Paula Badosa (no 26), en net regain de forme. On la voit mal remporter enfin un match à New York, où elle a été battue d'entrée de jeu six fois sur six. (sda/ats)