Elise Chabbey a remporté la 2e étape du Tour de Romandie féminin entre Conthey et La Tzoumaz (123 km). La Genevoise a devancé de 3 secondes la Slovène Urska Zigart, qui a endossé le maillot jaune de la course. «Je suis trop heureuse. Je me suis sentie bien durant la montée», a savouré la Genevoise au micro de la RTS.
Cette performance rappelle qu'Elise Chabbey (32 ans) est une grande cycliste. Mais elle permet aussi de se souvenir que la Genevoise a d'abord brillé dans d'autres sports. Elle a ainsi disputé les Jeux olympiques de Londres 2012 en canoë-kayak (20e rang final). «J’avais 19 ans, 15’000 spectateurs mettaient de l’ambiance autour du bassin, l’ambiance au village olympique était magnifique», rembobine-t-elle.
Ce sport a toujours été une affaire de famille chez les Chabbey, comme elle le relate sur le site House of Switzerland. «Après mes grands-parents, mes parents ont suivi. Avec mes deux frères, ma sœur et moi, nous avons passé une bonne partie de nos vacances à pagayer en Ardèche», décrit l'athlète, qui a pris l'habitude d'entretenir sa forme en ski de fond durant l'hiver.
Elle s'illustre ensuite en course à pied. En 2013, elle remporte même la première épreuve à laquelle elle participe, le semi-marathon de Genève, abordé sans préparation spécifique. Un résultat qui témoigne de son esprit de compétition aiguisé. «J’aime me mesurer aux autres dans tout ce que je fais, avoue-t-elle dans Le Temps. Toute petite déjà, je voulais toujours gagner. J’ai toujours été très mauvaise perdante, même si j’ai bien progressé à ce niveau.»
Ce sport lui plaît, mais elle se blesse à un genou. Pour ménager ses articulations, elle se met au VTT et se prend dès lors de passion pour le vélo.
Elle n'abandonne toutefois pas totalement le trail puisqu'en 2017, elle termine 9e et meilleure Suissesse de l'une des plus prestigieuses courses de montagne: Sierre-Zinal. «Le sport, c’est mon évasion. J’en ai besoin pour mon équilibre», explique-t-elle une année plus tard à La Tribune de Genève.
Elise Chabbey décide par la suite de privilégier une carrière de cycliste professionnelle sur route, avec là encore de brillants résultats. Elle devient notamment championne de Suisse sur route (2020), signe un top 10 sur le Tour d'Italie (2021), collectionne plusieurs podiums sur des courses World Tour et remporte le classement de meilleure grimpeuse sur le Tour de France 2025.
Ce week-end sur la boucle romande, la coureuse de la FDJ-Suez prend une nouvelle dimension en fêtant le cinquième succès de sa carrière. Peut-elle remporter le classement général, ce dimanche au terme de la 3e et dernière étape (plusieurs boucles à répéter autour d'Aigle) du TdR féminin? Après tout, elle n'a que 8 secondes de retard sur la leader du général Urska Zigart.
Cela sera sans doute compliqué, mais la Genevoise est bien placée pour savoir que tout peut aller très vite dans le sport de haut niveau. Avant le départ du Tour de Romandie, elle assurait auprès de La Liberté qu'il serait «illusoire d’espérer remporter une étape. Le général? Encore moins». Et d'ajouter:
Depuis, cinq équipes qui refusaient de participer à un test de puce GPS ont été exclues de la course et Elise Chabbey, sorte de championne ultime, a saisi sa chance. Elle n'a sans doute pas fini de nous surprendre.