Une nouvelle règle a été créée pour accélérer la féminisation de la voile
Le duo formé par Charlotte Yven et Loïs Berrehar (Skipper Macif) s'est adjugé vendredi la 16e édition de la Transat Paprec entre Concarneau et Saint-Barthélemy.
Une édition historique puisque pour la première fois, les organisateurs avaient imposé la mixité pour les onze équipages des monocoques «Figaro-3».
«J’étais d’abord contre la mixité imposée, parce que la course au large a toujours eu des classements indifférenciés, mais il faut reconnaître que les femmes qui embarquaient des hommes à leur bord ont longtemps été des exceptions, explique dans Le Monde Jeanne Grégoire, navigatrice et directrice du Pôle Finistère course au large. Et finalement, je crois qu’on a besoin des quotas pour évoluer et sécuriser des partenariats sportifs et institutionnels permettant aux femmes de développer des projets gagnants sur le long terme.»
L'obligation de mixité a eu pour effet d'empêcher certains hommes de prendre part à cette course réputée qui, lorsqu'elle s'appelait encore AG2R, a sacré les plus grands noms de la course au large. Violette Dorange a d'ailleurs été sollicitée par plusieurs skippers masculins pour participer à la course avant de choisir Basile Bourgnon, le fils de Laurent. Elle a donc indirectement laissé des navigateurs à quai. Si elle dit regretter cette situation, elle se réjouit aussi dans la presse française de voir émerger «de super profils féminins».
Le skipper Gaston Morvan qui, lui, a pu partir, estime que la mixité obligatoire va accélérer la féminisation de la course au large. «On est dans une période charnière, mais on évolue dans le bon sens, estime-t-il, cité par Le Monde. D’ici deux ou trois ans, il y aura un vivier important de femmes de très haut niveau.»