Lorsque la Suisse a participé à son dernier Euro, la ligne à 3 points n’existait pas et trente secondes étaient imparties pour conclure une action. Quant à la taille des ballons, elle était comparable à celle des hommes. Depuis, 34 phases finales se sont déroulées sans les Suissesses mais c'est différent cette année, puisque pour la cinquième fois et la première depuis 1956, la Suisse dispute cette semaine au Pirée la phase finale de l’Euro féminin.
La Suisse entrera dans le grand bain, mercredi (19h30), face à la Grèce, dans la salle de l’Olympiakos annoncée à guichets fermés (14 000 places).
L’ambiance au Stade de la Paix et de l'Amitié risque également d’être chaude, jeudi, face à la Turquie et son jeu ultra-physique. «Nous sommes moins grandes, moins physiques, mais il y a une âme dans cette équipe», prévient Evita Herminjard.
La France (samedi), 2e des JO 2024, sera le dernier adversaire de la Suisse en poule. Malgré les absences de Gabby Williams, Dominique Malonga, Carla Leite et Marine Johannès (toutes en WNBA) et de Marine Fauthoux (blessée), l’effectif tricolore demeure d'un niveau sans commune mesure avec celui des Helvètes.
La Suisse n'aura toutefois aucune pression tant elle revient de loin. Au début de la qualification à l’Euro 2025, rien ne laissait en effet présager le meilleur. Après des défaites contre le Luxembourg et au Monténégro, le coach Hervé Coudray était remplacé par François Gomez. Sous sa houlette, les Helvètes remportaient quatre matches consécutifs - du jamais vu - et s’offraient le droit de disputer un Euro.
L’expérience accumulée par plusieurs joueuses évoluant à l’étranger explique également cette période favorable. Lors de la saison écoulée, Evita Herminjard a notamment remporté le championnat de Slovaquie, Lin Schwarz, celui de Belgique et Nancy Fora a atteint la finale, en France avec Tarbes, l’équipe coachée par...François Gomez. «Au sein de l'équipe, nous sommes sept à vivre à 100% de basket, souligne Lin Schwarz, l'intérieure bernoise de Castors Braine. Cela démontre comment le basket suisse évolue depuis quelques années.»
Après une série de cinq matchs amicaux perdus contre la Serbie, l’Espagne et le Portugal, les Suissesses (49es mondiales) vont donc affronter la Grèce (21e, mercredi), la Turquie (17e, jeudi) et la France (3e, samedi). Les deux premiers du groupe se hisseront en quart de finale.
«Notre préparation a été chargée puisque plus courte de deux semaines par rapport à nos futures adversaires. C’est dans cette grande difficulté que nous avons tenté de construire une équipe ambitieuse, mais bien consciente de la dure réalité du terrain», résume François Gomez, qui a choisi d'écarter la Vaudoise N'na Konaté pour l'Euro, le stage au Portugal s'étant déroulé avec 13 joueuses.
(jcz/ats)