Suisse
Certificat Covid

Les nouvelles mesures Covid du Conseil fédéral font grincer des dents

Les nouvelles mesures du Conseil fédéral font (déjà) grincer des dents

Le Conseil fédéral veut renforcer les mesures pour faire face à la cinquième vague. Les cantons et institutions ont jusqu'à ce jeudi soir pour donner leur avis. En voici quelques-uns.
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02.12.2021, 14:2003.12.2021, 07:45
Petar Marjanović
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Berne est inquiet. L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a annoncé mercredi que plus de 10 000 cas Covid avaient été découverts dans le pays. En réaction, le Conseil fédéral prépare actuellement de nouvelles mesures qui seront présentées cette semaine aux cantons et aux institutions. En quoi consistent-elles exactement? Résumé et réactions de ces derniers.

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Certificat Covid et masque obligatoires

Le premier volet des mesures porte sur le certificat Covid. Celui-ci serait exigé lors de toutes les manifestations et activités sportives et culturelles se déroulant à l'intérieur. Il en va de même pour les rencontres privées dès onze personnes. Les participants à des manifestations réunissant plus de 300 personnes à l'extérieur devraient également le présenter.

Le port du masque devrait être étendu à tous les lieux fermés accessibles au public où le certificat Covid est exigé. Dans les restaurants, bars ou discothèques, l'obligation de consommer assis serait réintroduite.

Si le masque ne peut être porté lors des activités sportives et culturelles, les coordonnées des participants devraient être relevées, comme c'est déjà le cas pour les discothèques.

De nouvelles mesures sont prévues pour la vie nocturne, les centres de fitness et autres.
De nouvelles mesures sont prévues pour la vie nocturne, les centres de fitness et autres.Image: keystone

Dans le renforcement des mesures anti-Covid, le Conseil fédéral a toutefois prévu un assouplissement: la suppression des restrictions de capacité pour les événements et les entreprises.

  • Actuellement, la restauration est le secteur qui réagit le plus fortement. La Commission suisse des bars et clubs (CSBC) a envoyé jeudi un communiqué dans lequel, même si elle salue la lutte anti-Covid que visent ces nouvelles mesures, elle explique craindre que les clients (vaccinés) s'opposent à soumettre leurs coordonnées, en plus de devoir présenter un certificat obligatoire. La CSCB ajoute qu'une telle disposition augmenterait également les coûts imposés à la charge du personnel. Pour l'organisme, cette situation augmenterait l'attractivité des manifestations illégales.
  • La CSBC propose plutôt d'augmenter la vaccination dans les villes, mais aussi dans les régions plus reculées où le taux de vaccination est faible. Elle invite également à soumettre des solutions innovantes – comme un contrôle du certificat qui permettrait de collecter, dans le même temps, les données de contact – ainsi qu'à assurer la poursuite des mesures de compensation d'accompagnement.
  • Du côté des cantons, Saint-Gall ne devrait pas être trop dérangé par l'extension de l'obligation de porter un masque à tous les espaces intérieurs accessibles au public. Il a en effet déjà pris cette disposition la semaine dernière.
  • Le canton de Berne en revanche se montre plutôt critique quant à l'extension de l'obligation de certificat aux réunions privées. Il estime que la mesure alimenterait davantage les divisions dans les familles et risque d'être difficilement contrôlable. Le gouvernement cantonal s'oppose en outre à la collecte de données de contact lors d'activités culturelles et sportives.

La Confédération exige également des adaptations du principe de «protection». En ce sens, les établissements et entreprises ouverts au public – dont les écoles – doivent désormais se soumettre à des «mesures concernant l'hygiène et la ventilation» plus rigoureuses.

  • La Conférence des directeurs de l'instruction publique (CDIP) s'est montrée critique à ce sujet. Elle estime que les mesures qui régissent les écoles doivent rester sous la responsabilité des cantons, même lorsqu'elles concernent le Covid.
  • Le gouvernement cantonal bernois s'y oppose également. «Si l'on compare les cantons qui proposent de tels tests avec ceux qui n'en proposent pas, on ne constate aucune différence en termes de nombre d'infections», justifie-t-il.

Télétravail ou masque au bureau

La Confédération a soumis trois variantes actuellement en consultation pour les mesures anti-Covid en milieu professionnel:

Hello home office : Le Conseil fédéral souhaite que nous ayons moins à aller au bureau.
(Re)bonjour le télétravail: le Conseil fédéral aimerait que l'on se rende moins au bureau.Image: shutterstock
  1. Le masque obligatoire pour tous les employés.
  2. Le télétravail obligatoire pour les employés non vaccinés ou n'ayant pas encore contracté la maladie. Dans le cas où le télétravail est impossible, ces derniers doivent être masqués.
  3. Le télétravail pour tous les employés.

Face à ces propositions, les réactions oscillent:

  • Dans une interview accordée à la SRF, le président de l'Union patronale suisse, Roland Müller, a jugé la première variante «raisonnable». C'est la seconde qui, pour lui, pose problème, tant elle rejette une partie des salariés: «Nous ne considérons pas que des mesures qui consistent à imposer l'obligation de travailler à la maison soient judicieuses».
  • Un constat que semble partager le canton de Berne qui se prononce également en faveur de la variante une.

Tests réguliers à l'école

Le Conseil fédéral veut désormais rendre obligatoires les tests répétitifs dans les classes. Jusqu'à présent, ces contrôles étaient facultatifs, ce qui a notamment permis à des mesures qui divergent entre les cantons. Dans les Grisons, par exemple, des tests sont organisés dans toutes les écoles, tandis que son voisin, Saint-Gall, n'en organise aucun sur l'ensemble de son territoire.

Dans certains cantons, les gens crachent déjà régulièrement
Dans certains cantons, les élèves se font déjà tester régulièrement.Image: keystone
  • Ce projet ne passe pas du côté de la CDIP. Jeudi, lors de la conférence de presse des cantons de Suisse orientale, la ministre de l'éducation thurgovienne Monika Knill a notamment affirmé que le comité de la CDIP se prononçait «profondément contre cette intention du Conseil fédéral».
  • Si cette position peut être partagée par la majorité des cantons, il en reste quelques-uns qui effectuaient déjà des tests à fréquence régulière. Lesquelles devraient ainsi plus facilement approuver la mesure.

Durée de validité des tests et amendes

Le Conseil fédéral propose également de limiter la validité des tests PCR à 48 heures et 24 heures pour les tests antigéniques rapides. Si cette proposition est acceptée, ces certificats seront valables un jour de moins par rapport à ce qui est mis en place actuellement.

A ce sujet, le gouvernement fédéral précise que la diminution de la durée de validité «augmente la pertinence du test». De cette manière, la période durant laquelle les personnes disposant d'un certificat de test valable tout en pouvant devenir infectieuses se retrouve ainsi «fortement réduite».

Traduit de l'allemand par Melissa N'Dila

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source: keystone / jean-christophe bott
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Video: watson
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