Beaucoup de pluie, peu de soleil, des températures peu élevées: ce qui a frappé certains amoureux de l'été ces dernières semaines inquiète sérieusement de nombreux agriculteurs et agricultrices. L'Union suisse des paysans (USP) écrit:
Les conditions météorologiques humides sont problématiques pour les exploitations agricoles, explique Sandra Helfenstein, porte-parole de l'USP. Selon elle, 2024 sera une année inférieure à la moyenne pour de nombreuses grandes cultures, tant en termes de quantité que de qualité.
«Les années humides sont toujours des années relativement mauvaises pour la production végétale en raison de la forte présence de maladies». Mais il est encore trop tôt pour estimer les pertes, car les récoltes n'ont pas encore débuté ou ne font que commencer.
En ce qui concerne les cultures fourragères, les mauvaises conditions sont une source d'inquiétude. Sandra Helfenstein explique:
L'USP voit un troisième problème concernant la protection des plantes. Il déplore que de nombreux produits phytosanitaires ont été retirés de la circulation sans que des alternatives valables ne soient disponibles pour les remplacer.
Les conditions météorologiques humides favorisent la survenue de maladies fongiques, qui font par exemple des ravages sur les pommes de terre. Niklaus Ramseyer, directeur de l'Union suisse des producteurs de pommes de terre, parle d'une «année exigeante» pour ces producteurs.
«Le temps doux et pluvieux plaît aux pommes de terre, elles poussent bien», dit-il. Mais malheureusement, cela vaut aussi pour les maladies fongiques. Et de poursuivre:
Jusqu’à présent, la météo n'a eu que peu d'influence sur la majorité des récoltes: elle a été bonne en termes de qualité et de quantité, affirme Niklaus Ramseyer. Mais cela ne vaut que pour la culture conventionnelle.
Le mauvais temps signifie aussi plus de travail pour les maraîchers. L'entretien des champs et la récolte nécessitent un surcroît de travail en raison de l'humidité, explique Markus Waber, directeur adjoint de l'Union maraîchère suisse. Il ne faut toutefois pas s'attendre à des pertes colossales.
En revanche, dans le domaine de l'arboriculture et des baies, les producteurs sont fortement mis à l'épreuve par le temps capricieux, comme l'explique Chantale Meyer de la Fruit-Union Suisse. Pour les fraises, par exemple, des champs entiers ont été inondés dans certaines régions au pic de la récolte.
Il n'est pas encore possible de dire quel sera le réel impact de la météo sur les récoltes de fruits et de baies. Toutes les cultures ne sont pas touchées de la même manière. Pour les baies arbustives par exemple, on est actuellement «extrêmement satisfait» de la qualité des fruits.
Les agriculteurs espèrent désormais que le beau temps se maintienne. Pour récolter les céréales et le colza, il faudrait si possible un temps sec et chaud pendant plusieurs jours, voire une semaine, comme le dit Sandra Helfenstein de l'USP. Peut-on enfin espérer une météo clémente?
Les services météorologiques prévoient un temps estival sec et chaud au moins jusqu'à samedi inclus.
Traduit et adapté de l'allemand par Léon Dietrich