Primes maladie: une hausse «faible» qui fait déjà trop mal
Personne ne s'attendait vraiment à autre chose. Depuis quelque temps, la question n'est plus de savoir si les primes maladie vont augmenter, mais de combien. Force est de constater que cette tendance n'est pas près de s'inverser: en 2026, la facture va encore grimper de 4,4%, ont annoncé, ce mardi, les autorités fédérales. Il s'agit de la quatrième hausse enregistrée en autant d'années.
Cette progression est «plus faible» par rapport à celles enregistrées ces dernières années, a tenté de relativiser la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider en conférence de presse. C'est vrai: après les chocs de 2024 et 2025 (+8,7 et +6%, respectivement), le pourcentage annoncé ce mardi paraît moins intimidant. On est presque soulagés d'apprendre que, cette fois, la hausse n'atteindra «que» 4,4%.
C'est un problème: nous ne devrions pas avoir à nous réjouir d'une augmentation, aussi faible soit-elle. La hausse prévue pour 2026 est certes relativement modérée, elle intervient toutefois après trois années marquées par une explosion des primes. De ce fait, elle empire encore davantage une situation déjà compliquée pour de nombreux ménages.
Il ne s'agit pas, en effet, d'un phénomène isolé. L'augmentation constante des primes s'inscrit dans un contexte de précarisation évidente d'une bonne partie de la population helvétique. Du travail au logement, en passant par le pouvoir d'achat, les conditions de vie deviennent de plus en plus hostiles, y compris pour ce qu'on appelait autrefois la classe moyenne. Cette nouvelle hausse accentuera encore la pression qui pèse sur les épaules de nombreuses personnes.
D'autres doivent agir
La Confédération l'a elle-même affirmé: l'augmentation des coûts de la santé, responsable de la hausse des primes, s'explique par des facteurs qui sont, pour la plupart, indépendants de la volonté des particuliers. Citons le vieillissement de la population, la croissance des tarifs des prestations hospitalières et ambulatoires, ainsi que le progrès technologique, qui rend les traitements plus efficaces, mais plus coûteux.
Il s'agit sans doute de phénomènes importants et complexes, mais dont la responsabilité ne peut et ne doit pas retomber sur la population. Les gens ne peuvent pas empêcher la population de vieillir, négocier les tarifs ou entraver les progrès médicaux. Pourtant, in fine, ce sont toujours les assurés qui doivent supporter le poids financier de ces évolutions.
Ce n'est pas non plus à la population d'imaginer une solution. Cette tâche incombe à nos dirigeants, aux assureurs et aux responsables du secteur médical. Aux spécialistes censés justement gérer cette situation et proposer une solution équitable et capable de convaincre la plupart des votants. Des initiatives sont d'ailleurs en cours et, espérons-le, pourront-elles peut-être parvenir à changer les choses. Car cette hausse, bien que modérée, reste une hausse de trop.
