Le Conseil fédéral sacrifie de jeunes Suisses pour faire plaisir à l'UE
C’est une statistique passée presque inaperçue début novembre: le nombre de morts sur les routes suisses a augmenté de 34% en cinq ans. L’une des raisons? Depuis 2021, les jeunes peuvent conduire une moto dès 16 ans. Avant, il fallait attendre la majorité.
La Suisse a «harmonisé» sa législation avec celle de l’Union européenne, adoptant la nouvelle limite d’âge sans broncher. Mais faut-il pour autant accuser Bruxelles des accidents mortels impliquant des ados? Pas vraiment. Le vrai responsable, c’est le Conseil fédéral, qui a repris cette règle européenne les yeux fermés, par réflexe d’obéissance. Même le Danemark et les Pays-Bas, pourtant membres de l’UE, ont refusé d’abaisser l’âge à 16 ans.
Alors que la Suisse discute de nouveaux accords avec l’UE, cette «reprise du droit européen» fait déjà débat. Les opposants crient à la soumission, mais la réalité est plus nuancée. Le cadre des discussions est bon; encore faut-il que nos fonctionnaires, le Conseil fédéral et le Parlement aient le courage de ne pas avaler tout ce qui vient de Bruxelles.
L’Allemagne, l’Italie ou la France, par exemple, n’hésitent pas à contourner Schengen/Dublin pour contrôler leurs frontières quand la migration illégale explose. A Berne, on préfère jouer les élèves modèles.
S'opposer à l'UE dans l’intérêt de la Suisse
Pourquoi ne pas oser, pour une fois, le désaccord?
Sur le dossier des motards, la Suisse aurait pu refuser la directive européenne sans prendre le moindre risque. Ce serait plus compliqué sur des sujets sensibles comme l’immigration, certes, mais même là, un peu d’audace ne ferait pas de mal. La Suisse devrait être capable d’encaisser quelques critiques de Bruxelles.
Un vrai conflit, en revanche, serait dangereux: rompre avec l’UE, notre principal partenaire commercial, serait une folie. Le chemin bilatéral garantit prospérité et stabilité. S’en détourner sciemment, ce serait du harakiri politique – surtout dans un monde où la force prime de plus en plus sur les règles.
Dans l’intérêt du pays, la Suisse doit signer les accords, tout en sachant se montrer têtue au moment de les appliquer. Aujourd’hui, l’esprit d’indépendance face à Bruxelles se fait dangereusement rare au Département fédéral des affaires étrangères. Il est temps d’y remédier.
Traduit et adapté de l'allemand par Léon Dietrich
