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Les mesures d'économies de la Confédération énervent

Bundesrat Beat Jans, Bundesrat Albert Roesti, Bundesrat Ignazio Cassis, Bundesrat Guy Parmelin, und Bundesraetin Viola Amherd, von links, waehrend der ersten offiziellen Bundesratssitzung des Jahres 2 ...
Les propositions du Conseil fédéral fâchent.Keystone

Les mesures d'économies de la Confédération énervent

Le paquet de mesures d'économies mis en consultation mercredi par le Conseil fédéral fait l'objet de vives critiques de toutes parts, seuls l'usam et le PLR le saluent. Dénonçant un «démantèlement idéologique», les Vert-e-s menacent de lancer le référendum si aucun changement n'est apporté au projet.
29.01.2025, 18:51
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Largement inspiré du rapport Gaillard présenté l'année dernière, le programme d'économie de la Confédération doit permettre d'alléger les finances fédérales de 2,7 milliards de francs en 2027 et de 3,6 milliards en 2028. Le domaine social doit payer un large tribut alors que le budget de l'armée doit croître.

Les Vert-e-s dénoncent dans un communiqué les coupes notamment dans l'environnement, entre autres dans le programme d'assainissement des bâtiments et les transports publics. Et d'ajouter qu'en suivant cette voie, la Suisse n'atteindra jamais ses objectifs climatiques, mais en plus elle mettra en danger la population.

L'association Birdlife déplore aussi la réduction prévue des ressources allouées à la nature, «notre base de vie». Dans son communiqué, l'organisation souligne que le Conseil fédéral renie ainsi les promesses faites lors de la votation sur l'initiative biodiversité.

«Les propositions du Conseil fédéral ne représentent pas seulement une vision à court terme de la gestion de notre capital naturel, mais aussi une politique irresponsable aux dépens de nos enfants et petits-enfants.»

S'ils saluent le fait que le Conseil fédéral assainisse les finances, les Vert'libéraux mettent en garde contre le danger d'«hypothéquer l'avenir en repoussant des investissements importants».

Agir aussi sur les recettes

L'Union syndicale suisse (USS) rejette aussi fondamentalement un programme d'économies «inutile et unilatéral». L'USS critique notamment le fait que le programme se concentre presque uniquement sur les dépenses alors qu'il faudrait d'abord régler les problèmes structurels du côté des recettes.

Pour le PS aussi, au lieu d'attaquer «la Suisse sociale», il faut agir du côté des recettes. La Suisse pourrait procéder aux investissements nécessaires si elle renonçait aux déductions fiscales inefficaces et injustes, introduisait des contributions solidaires pragmatiques du côté du capital ou éliminait la soustraction fiscale légale, détaille le parti dans un communiqué.

Pour les Vert'libéraux également, dont la position n'a pas changé depuis la publication du rapport Gaillard, «il est impératif de supprimer des privilèges fiscaux sectoriels qui ne profitent qu'à une minorité».

Rôle des cantons

La Confédération doit assumer de plus en plus de tâches des cantons car ceux-ci refusent souvent d'agir, par exemple dans le domaine des réductions de primes, note l'USS. Et d'estimer qu'il faut des propositions pour que la Confédération puisse récupérer ces fonds auprès des cantons.

Pour les Vert-e-s, au contraire, le Conseil fédéral «se décharge largement de ses responsabilités» sur les cantons avec ce plan qui touche les transports publics, les subventions pour les primes maladies ou encore les mesures d'intégration. Et d'avertir que cela engendrera des hausses de prix pour la population.

L'Union des étudiants suisses (UNES) dénonce pour sa part les mesures prévues dans le domaine de la formation et notamment l'augmentation des taxes d'études. Il s'agit d'une «politique symbolique» qui se fait sur le dos des étudiants, qui ne peuvent pas supporter un tel programme d'austérité, critique l'association. Et d'annoncer le lancement d'une pétition intitulée «Doubler les taxes d'études? L'échec?!».

Le programme d'économie, qui remet en question divers instruments de la politique agricole «qui ont fait leurs preuves», touche «de manière disproportionnée» l'agriculture, déplore quant à elle l'Union suisse des paysans (USP). Et d'avertir de conséquences «bien plus larges» et d'une pénalisation de la position de l'agriculture sur les marchés.

Pas de nouvelles taxes

L'Union suisse des arts et métiers (usam) salue au contraire l'objectif du Conseil fédéral de stabiliser le budget fédéral et de garantir le respect du frein à l'endettement. Pour l'usam, les mesures d'allègement prévues doivent porter «exclusivement» sur les dépenses. Elle rejette «catégoriquement» toute augmentation des recettes.

La faîtière estime que des «réformes structurelles plus profondes», en particulier sur les dépenses liées, sont nécessaires. Et de rappeler que ces dernières représenteront plus de 68% du budget d'ici à 2032.

Relevant que «les dettes d'aujourd'hui sont les impôts et les taxes de demain», le PLR soutient aussi l'objectif du Conseil fédéral de stabiliser le budget fédéral. «Il ne s'agit pas d'économies au sens propre du terme, mais de la nécessité urgente d'endiguer la croissance massive des dépenses de ces dernières années», précise le parti. Et d'ajouter qu'il combattra «résolument» toute nouvelle taxe. (sda/ats)

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Des photos vintage de passages piétons en Suisse:
«Oups, c'était limite!» - Photo prise en mai 1957 à Zurich, où un homme est presque renversé par une voiture.
source: photopress-archiv / bischof
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