L'incruste de Blocher à l’élection au Conseil fédéral jugée «ridicule»
Christoph Blocher a étonné le Parlement avec ses déclarations sur l'élection du Conseil fédéral. Le doyen de l'UDC nous a dit trois choses:
- Premièrement, le Parlement fédéral n'a pas besoin de s'en tenir aux candidats du Centre le 12 mars.
- Deuxièmement, il est même possible d'élire un politicien qui n'appartient pas au parti du Centre.
- Troisièmement, il est lui-même disponible pour mettre de l'ordre dans le département de la Défense d'ici fin 2027.
Comment les partis réagissent-ils à ces déclarations? Le président du PLR Thierry Burkart rejette l'initiative de Blocher. Il s'explique:
Et: «Le Centre a droit au siège qui se libère». On peut maintenant objecter: Que se passe-t-il si les libéraux-radicaux considèrent que les candidats du Centre ne sont pas «valables»? Mais normalement, les groupes parlementaires sont généreux dans l'interprétation de ce qualificatif.
Les Verts semblent dociles, mais se défilent
La présidente des Verts, Lisa Mazzone, explique:
Mazzone ne dit toutefois rien sur la question de savoir si, pour elle, l'élection d'un politicien du Centre non désigné est envisageable. Le président des Vert'libéraux, Jürg Grossen, se garde lui aussi une porte de sortie sur ce point:
Le siège appartient au Centre. «En l'état actuel des choses», il ne peut pas s'imaginer l'élection d'un politicien issu d'un autre parti.
La réaction du conseiller national PS Jon Pult aux déclarations de Blocher est cinglante. Il déclare:
L'UDC se prononcera en faveur de Markus Ritter
Pult ne veut pas dire si le PS envisage d'élire une personne non désignée. Plusieurs politiciens du Centre Gauche interprètent ainsi la prise de position de Blocher: la direction de l'UDC est clairement favorable à l'élection du conseiller national Markus Ritter. Il y aurait une assez grande concordance entre le président de l'Union suisse des paysans et l'UDC. Blocher détourne maintenant l'attention en disant que l'UDC ne choisira peut-être pas de candidat du Centre. Lui-même pourrait s'imaginer devenir une nouvelle fois conseiller fédéral.
«C'est une manoeuvre de diversion classique», estime un député du PS. Blocher sait très bien qu'il n'a aucune chance le 12 mars. L'UDC sème maintenant un peu de confusion et fera ensuite bloc derrière Markus Ritter, contre le conseiller d'Etat zougois Martin Pfister.
Et que dit le président du Centre, Gerhard Pfister, de l'opinion de Blocher selon laquelle on pourrait enlever au Centre son siège au Conseil fédéral? Pfister ne répond pas. On ne sait pas si c'est par indifférence ou par inquiétude.
Traduit et adapté par Chiara Lecca