Suisse
Donald Trump

Droits de douane: la Suisse a 3 jours pour éviter le pire

Das Bundeshaus in Bern bei Sonnenuntergang, fotografiert vom Riesenrad, das in der Fanzone der Women's Euro 2025 steht, am Dienstag, 22. Juli 2025 in Bern. (KEYSTONE/Peter Klaunzer)
La tension règne au Palais fédéral depuis l'annonce des droits de douane américains.Image: keystone

Droits de douane de Trump: la Suisse a 3 jours pour éviter le pire

39% de droits de douane: l'annonce de Donald Trump a pris tout le monde de court. Le Conseil fédéral est sous pression, et le Parlement se retrouve les mains liées. Le point sur la crise douanière entre la Suisse et les Etats-Unis.
04.08.2025, 10:2904.08.2025, 10:29
Benjamin Rosch / ch media
Plus de «Suisse»

Le 1er août, jour de fête nationale, le président américain Donald Trump a pris la Suisse de court en imposant brutalement des droits de douane de 39%. Après le choc, la politique suisse tente désormais de se réorganiser. Voici les premières évolutions.

Comment réagissent les partis?

D’abord, la stupeur, puis les demandes. Celles-ci vont d’un arrêt immédiat de l’achat des avions de combat américains F-35 à un programme de soutien à l’économie suisse. La plupart de ces requêtes ne sont toutefois pas nouvelles: elles s’inscrivent déjà dans les revendications et programmes existants des partis.

Et le Conseil fédéral?

Selon la SonntagsZeitung, le Conseil fédéral doit tenir ce lundi une séance d'urgence en visioconférence. Aucune confirmation officielle n’a été donnée, mais cela semble plausible.

La prochaine séance officielle n’est prévue que pour le 13 août. Or, les nouveaux droits de douane doivent entrer en vigueur le 7 août déjà. Le Conseil fédéral va donc probablement tout faire pour parvenir à un accord encore cette semaine.

Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) doit lui aussi, selon la SonntagsZeitung, rencontrer ce lundi des représentants de l’économie pour discuter des mesures immédiates. Entre-temps, les négociateurs ont déjà repris le travail ce week-end, selon des sources à Berne.

Quelle stratégie pour la Suisse?

Contrairement à d’autres pays, la Suisse négocie avec les Etats-Unis une déclaration d’intention, un accord juridiquement non contraignant – une étape préliminaire avant un véritable traité commercial. Un deal, comme Donald Trump aime à le dire.

Les négociations semblaient déjà bien avancées, mais les ministres des deux pays n'ont pas anticipé l’intervention du président américain. Tout est donc à reprendre de zéro, avec comme échéance fatidique le 7 août. Une chose est désormais sûre: tout nouvel accord n'aura de valeur que s’il porte la signature du président des Etats-Unis.

Vers un mandat de négociation plus solide?

Un mandat de négociation existe, et les commissions de politique extérieure du Parlement en ont pris connaissance en juin dernier. Son contenu précis reste confidentiel.

Les avis divergent au sein des commissions, mais une majorité estime que le mandat est suffisamment large pour conclure un accord avec les Etats-Unis. A gauche, toutefois, on critique le choix de se rapprocher des Etats-Unis plutôt que de l’Union européenne.

Dans ce genre de dossier, le Parlement n’a pas réellement son mot à dire: il est simplement consulté. La politique étrangère est du ressort du Conseil fédéral.

En cas d’élargissement du mandat, ce dernier peut se contenter d’informer brièvement les présidences des commissions. En revanche, si un véritable traité commercial est conclu sur la base de ce deal, il sera alors soumis au Parlement.

Quelles conséquences sur la politique intérieure?

On en saura plus une fois la pause estivale terminée. Le 11 août, la commission de politique extérieure se réunira. Trois jours plus tard, la commission de l’économie et des redevances du Conseil national se penchera sur la question – une séance probablement bien plus déterminante.

D’autres propositions de soutien à l’économie seront alors sur la table. Une idée est déjà en discussion: celle du conseiller national socialiste Eric Nussbaumer, qui propose de prolonger le recours au chômage partiel jusqu’à la fin du mandat de Donald Trump – une mesure qui suscite un certain écho, même au sein des partis bourgeois.

Nationalratspraesident Eric Nussbaumer, SP-BL, laeutet die Glocke zu Sitzungbeginn, an der Herbstsession der Eidgenoessischen Raete, am Mittwoch, 11. September 2024 im Nationalrat in Bern. (KEYSTONE/A ...
Eric NussbaumerKeystone

La présidente des Verts, Lisa Mazzone, estime de son côté qu’une session extraordinaire du Parlement pourrait être convoquée dans le cadre de la session d’automne:

«Je pars du principe que le Parlement ne voudra pas rester muet après l’échec du Conseil fédéral»
Lisa Mazzone

Une session extraordinaire permettrait au Conseil national et au Conseil des Etats de débattre de manière coordonnée des mesures à prendre. Il suffit pour cela qu’un quart des membres d’une chambre en fasse la demande – un outil classique pour les minorités souhaitant peser politiquement.

Adapté de l'allemand par Tanja Maeder

Donald Trump n'a pas aimé se faire sermonner
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Votre commentaire
YouTube Link
0 / 600
Un loup a été abattu en Valais
Un loup ayant tué sept animaux de rente en situation protégée en l'espace d'un mois a été abattu ce lundi matin dans la région de Conches.
Un loup a été abattu dans la région de Conches, lundi matin. Le chef du Département valaisan de l’économie et de la formation (DEF), Christophe Darbellay, avait ordonné jeudi dernier le tir l'un de ces animaux installés dans la région. Le grand prédateur avait tué sept animaux de rente en situation protégée en l'espace d'un mois.
L’article