Dans la nuit du 25 au 26 novembre 2008, un homme d'affaires aisé était tué dans son sommeil à son domicile, tout proche de l'aéroport de Genève. L'assassin avait perçu 50 000 francs pour commettre son crime.
C'est l'épouse de la victime qui l'avait mandaté, se rendant coupable d'assassinat. La mère de celle-ci avait aussi été condamnée pour sa complicité en avançant la moitié de la somme. Un palefrenier neuchâtelois était également impliqué pour avoir mis en contact les deux femmes avec le tueur à gages.
Le meurtrier, un Fribourgeois alors domicilié à Avenches (VD), avait écopé en 2012 de 16 ans de prison. Il purgeait depuis sa peine et devait être libéré en avril prochain.
Mais comme le révèle ce vendredi la Tribune de Genève, de nouveaux éléments viennent aggraver son cas.
Le quotidien genevois explique que l'auteur du «meurtre de Cointrin», comme l'appelaient les médias à l'époque, bénéficiait d'un régime carcéral en milieu ouvert. Autrement dit, il avait l'autorisation de sortir pour travailler dans les champs la journée avant de retourner au soir dans sa cellule du pénitencier fribourgeois de Bellechasse, où il est emprisonné.
Mais ce droit a été révoqué après l'émission d'un rapport pénitentiaire. Dans le document, un codétenu explique que le tueur aurait confié son intention «d'assassiner ou de faire assassiner» sa conseillère du Service de l'application des peines et mesures (Sapem). Et ce «dès sa sortie de prison».
L'homme aurait notamment consulté, dans ce but, un site de tueurs à gages sur le darknet qui engageait des jeunes de 14 à 16 ans. Selon la Tribune de Genève, le Sapem abonde dans le sens du rapport, jugeant ces éléments «suffisamment réalistes» et qu'un risque de «récidive violente, précisément létale» est hautement «probable».
Les faits reprochés ont fait l'objet d'une plainte pénale en 2024 et un placement du tueur dans un milieu fermé de la prison a été ordonné.
Le détenu conteste les accusations et estime que cette décision constitue une atteinte injustifiée à sa liberté personnelle, ainsi qu'un abus de pouvoir. Il assure n'avoir aucune connaissance informatique pour effectuer des recherches de tueurs à gages et relève que la fouille de sa cellule n'a pas été concluante.
Mais selon la Tribune de Genève, la Chambre pénale de recours (CPR) a débouté le tueur dans son arrêt rendu en janvier. L'autorité juge le comportement du prisonnier comme alarmant et il ne peut dès lors rester sans conséquence.
De son côté, l'avocat du tueur déclare au journal genevois que son client «ne comprend pas le reproche qui lui est fait, à quelques mois de sa libération». Evoquant une personne réservée, il s'étonne que l'homme puisse soudain se confier «à un étranger [...] sur de funestes projets».
Une instruction pénale est en cours concernant ces accusations.