La justice iranienne a annoncé jeudi qu'un ressortissant suisse accusé d'espionnage s'était suicidé dans la prison de Semnan, ville de l'est du pays. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) confirme le décès.
Selon le portail iranien Nurnews, qui entretient de bons contacts avec l'appareil de sécurité de Téhéran, l'homme a été arrêté lors de l'attaque aérienne israélienne contre l'Iran fin octobre 2024. Les services secrets lui auraient reproché d'avoir prélevé des échantillons de terre dans une région désertique.
D'après le portail d'information iranien Tabnak, les Iraniens n'auraient pas seulement arrêté le Suisse, mais aussi un réseau de collaborateurs.
L'homme aurait ensuite été conduit par les services secrets à la prison de Semnan, à près de 200 kilomètres à l'est de la capitale iranienne Téhéran. Selon les informations officielles, il s'y est suicidé jeudi.
Le DFAE assiste les proches dans le cadre de la protection consulaire, a indiqué jeudi le DFAE à Keystone-ATS. A l'heure actuelle, il ne peut donner davantage d’informations. Le ressortissant suisse, qui n'a pas été identifié, avait demandé à son compagnon de cellule de lui apporter de la nourriture de la cafétéria de la prison et «a profité de ce moment où il était seul pour se suicider», selon Mizan Online.
Les autorités pénitentiaires «sont immédiatement intervenues pour (tenter de) lui sauver la vie, mais leurs efforts ont été vains», a ajouté la même source.
Plusieurs citoyens européens, dont certains possèdent un passeport iranien, sont détenus en Iran. Les critiques reprochent à Téhéran de détenir des citoyens étrangers en otages politiques. L'Iran rejette ces accusations et justifie généralement les arrestations par l'accusation d'espionnage. Le nombre exact d'Européens détenus en Iran n'est pas connu.
En juin dernier, deux Suédois ont été libérés d'Iran à la faveur d'un échange de prisonniers, notamment un diplomate de l'Union européenne. En 2023, Oman a négocié la libération de six Européens parmi lesquels le travailleur humanitaire belge Olivier Vandecasteele, qui avait été condamné pour espionnage et avait passé plus d'un an en détention.
Et pas plus tard que cette semaine, la journaliste italienne Cecilia Sala, arrêtée le 19 décembre en Iran pour avoir «enfreint les lois» de la République islamique, a été libérée et est rentrée mercredi après-midi en Italie. (jah/ats)