Condamné en première instance à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour avoir commis des actes d'ordre sexuel avec des enfants, un ancien enseignant a vu sa peine réduite par le Tribunal cantonal valaisan (TC). Il écope de 22 mois avec sursis.
Il est également condamné à une peine pécuniaire de 90 jours-amendes à 100 francs avec sursis durant quatre ans et à une interdiction d'exercer une activité professionnelle ou non (notamment dans le monde associatif) impliquant des mineurs pendant 10 ans. Sur ce dernier point, le TC a suivi le verdict de première instance du Tribunal d'arrondissement de Sierre.
Pour les juges cantonaux, l'homme a bien touché une de ses élèves, âgée entre 10 et 11 ans au moment des faits, au niveau des seins, des fesses et de l'entrejambe, à trois reprises après la fin des cours, entre 2016 et 2018.
«Ses actes dénotent indiscutablement un caractère sexuel. Le prévenu a agi à dessein, dans le but d'assouvir ses pulsions», a estimé la Cour dans son jugement. L'absence d'antécédents du prévenu et le fait d'avoir entamé, en 2020, une thérapie, ont toutefois joué en sa faveur et entraîné une réduction de la peine.
A l'occasion de son deuxième procès, l'ex-enseignant avait nié les faits: «Je n'ai agressé personne. Je ne comprends pas ces accusations», avait-il affirmé à la barre.
Désormais expatrié dans un autre canton, l'ancien enseignant a également été jugé coupable d'avoir entretenu des relations sexuelles avec une jeune fille de 15 ans, dont il était de 14 ans son aîné et avec laquelle il est resté en couple plusieurs années. Celle-ci n'avait pas porté plainte, ne se considérant pas comme une victime. Les faits avaient toutefois été poursuivis d'office.
Le Tribunal cantonal l'a également condamné avoir échangé des messages avec une adolescente de 15 ans, en 2017, l'amenant à parler de sexualité, à s'échanger des photos et des vidéos à connotation sexuelle.
Au total, plus de 280 clichés à caractère sexuel avaient été retrouvés en sa possession durant l'enquête. Plusieurs jeunes adolescentes prises en photo avaient porté plainte. «J'ai eu un comportement irrespectueux et inadéquat», avait admis l'accusé lors de l'audience d'appel. Il a également été condamné pour l'ensemble de ces faits.
«Comme le Tribunal d'arrondissement avant lui, le TC a cru la victime», s'est félicité Me Jean-Luc Addor, avocat de la plaignante. «Il ne s'est pas laissé abuser par les tentatives de l'auteur de discréditer ses déclarations et d'inverser les rôles en se présentant comme victime. En ce sens, justice a été rendue. Le TC a aussi reconnu le tort moral subi en confirmant l'indemnité (réd: de 4000 francs) qui lui avait été allouée en première instance».
Me Addor regrette toutefois la réduction de la peine de prison. Il estime:
Pour les avocats de l'ancien enseignant, Mes Guglielmo Palumbo et Amélie Vocat, «la réduction de peine prononcée n'enlève rien au caractère injustifié de la condamnation de notre mandant, fondée sur un tableau probatoire gravement lacunaire. Notre mandant souhaitait que toute la lumière soit faite, mais le TC a refusé d’apporter au dossier des preuves essentielles, dont en particulier une expertise de crédibilité. Le TC s'est de surcroît écarté des conclusions d’une expertise psychiatrique claire excluant tout trouble pédophile.»
Un recours auprès du Tribunal fédéral (TF) est en cours d’examen, selon les deux avocats. (ag/ats)