Lausanne se prépare à un jeudi tendu: deux manifs rivales attendues
Lausanne se prépare à une soirée sous tension. Jeudi, deux manifestations rivales autour du conflit israélo-palestinien sont annoncées à seulement quelques rues de distance. D’un côté, l’Association Suisse-Israël (ASI) et des organisations juives et chrétiennes appellent à une «Silent walk pour Israël contre l’antisémitisme». De l’autre, plusieurs collectifs propalestiniens organisent une contre-manifestation baptisée «Lausanne antisioniste».
Qui sont les pro-israéliens qui vont manifester et pourquoi?
La marche silencieuse est portée par l’Association Suisse-Israël et soutenue par d’autres organisations juives et chrétiennes. Elle se veut une «Silent walk pour Israël contre l’antisémitisme», déjà organisée en Suisse alémanique. Le cortège démarrera Place du 14 juin (ancienne Place Saint-Laurent) à 18h15.
Pour ses initiateurs, il s’agit de dénoncer la montée des discours antisémites et de manifester «dans le calme, la sérénité et la dignité». Mais le président vaudois de l’ASI, Eitan von Erlach, dit craindre une escalade: il a écrit au syndic de Lausanne pour signaler des propos «racistes et antisémites» et demander des mesures de sécurité. Le syndic n'aurait pas encore réagi, selon 24 Heures.
Qui sont les propalestiniens qui vont manifester et pourquoi?
Plusieurs collectifs locaux, réunis sous la bannière «Lausanne antisioniste», appellent à descendre dans la rue également jeudi soir, ils se sont donné rendez-vous à la Riponne à 18 heures. Leur objectif? Marquer leur opposition à la marche silencieuse organisée par l’Association Suisse-Israël.
Un porte-parole a expliqué à nos confrères que la mention «pour Israël» rend l’événement «illégitime» car elle exprime un soutien à ce qu’ils qualifient d’«Etat colonial». Les appels publiés sur les réseaux sociaux appellent à «faire bloc contre la présence des génocidaires, des sionistes et des fascistes».
Si les organisateurs parlent avant tout d’une confrontation «symbolique», ils rejettent toute responsabilité en cas de débordements, estimant que la Municipalité de Lausanne doit interdire la marche silencieuse.
La police craint-elle le pire?
La perspective de ces deux cortèges en parallèle soulève des inquiétudes. La police lausannoise assure à 24 Heures que «tous les services concernés sont attentifs à l’évolution de la situation et évaluent régulièrement les choses». Le dispositif exact de sécurité reste confidentiel.
Les forces de l'ordre seront sans doute scrutée. On se rappelle, en effet, que lors d'une précédente mobilisation début septembre, une voiture avait forcé le passage au cœur de Lausanne faisant plus de peur que de mal.
La Ville confirme, par ailleurs, que la marche pro-israélienne a été autorisée, tandis que la contre-manifestation propalestinienne n’a pas encore déposé de demande officielle, selon nos confrères. (jah)