Une nouvelle phobie touche 8 Suisses sur 10
Bien qu'elle ne soit pas encore reconnue officiellement, l'addiction au smartphone se développe fortement et crée des situations de stress chez une large partie de la population, près de 40% de la population suisse présenterait «des signes évidents de dépendance au smartphone, parfois prononcés.»
Une nouvelle étude de Comparis s'intéresse au phénomène de la nomophobie (de l'anglais No Mobile Phobia) et les résultats sont inquiétants, particulièrement pour la santé mentale des jeunes Suisses romands. Ainsi les 16-35 ans sont particulièrement concernés par l’utilisation excessive du smartphone:
Au total, 77% des Suisses présentent des signes de nomophobie
Cette crainte, qui peut mener dans les cas les plus sévères à des troubles anxieux, se traduit de différentes manières, comme l'ont indiqué les personnes sondées par Comparis:
- Le plus souvent, ils ont déclaré vérifier leur appareil plusieurs fois par jour pour s’assurer de n’avoir manqué aucun message,
- Vient ensuite la mention d’un sentiment de stress en cas d’absence du smartphone,
- En troisième position des réponses les plus fréquentes vient le sentiment d’agitation à l’idée même de ne pas avoir son téléphone portable sur soi pendant au moins un jour,
- De même, ils développent une anxiété lorsque la batterie de l'appareil se vide.
Les familles, premières victimes des smartphones
Si les jeunes sont vulnérables, chacun peut développer cette nomophobie, notamment, car tous ont besoin d'un smartphone pour les activités les plus diverses: payer un croissant à la boulangerie ou à la Coop, présenter son abonnement CFF, regarder l'heure ou consulter les médias et réseaux sociaux.
Un élément intéressant que l'étude que Comparis permet de révéler est la forte prévalence de cette nouvelle phobie chez les familles de trois membres ou plus. Ainsi, les personnes en souffrant sont plus nombreuses dans ce dernier groupe que les individus vivant seuls ou les couples sans enfant. Jean-Claude Frick, expert du numérique pour Comparis explique bien le phénomène à l'œuvre et sa cause probable:
La Suisse romande particulièrement atteinte
L'enquête représentative menée par le comparateur en ligne fait état de différences sensibles entre les différentes régions linguistiques de Suisse puisqu'en Suisse romande «47% de la population présentent au moins des signes évidents de nomophobie», là où en Suisse alémanique ce taux atteint 37%.
Ce qui semble indiquer une corrélation entre ces nouvelles données et le fait que la numérisation est plus développée en Romandie, comme le notait l'Étude Digimonitor sur l'usage des médias en Suisse, qui incluait notamment l'usage du streaming ou encore des réseaux sociaux:
Comparis relève encore un contraste entre les campagnes et les zones urbaines du pays:
A noter que le sexe, le niveau d’éducation ou le revenu n’ont pas d’influence significative sur la dépendance au smartphone et ses effets. (hun)