Pour la compagnie aérienne Swiss, le «Swissness» est un atout de taille, qu'elle aime vanter dans ses publicités. Alors forcément, le petit chocolat distribué à bord se doit d'être suisse.
Pour la majorité des passagers, en classe économique, ce chocolat provient de Frey, la filiale industrielle de Migros. Chaque année depuis dix ans, plus de 19 millions de carrés quittent l’usine de Buchs en Argovie, soit environ 54 000 par jour. Le contrat a d’ailleurs été renouvelé l’an dernier.
Mais à l’avant de l’appareil, où les sièges coûtent plus cher, la petite tablette Frey est jugée trop simple. Jusqu’à maintenant, l’équipage distribuait donc des boules Lindor, produit culte en Suisse comme à l’étranger, aux passagers des cabines Business et Premium Economy.
Mais le règne de Lindt semble avoir pris fin. Jens Fehlinger, patron de Swiss, a pris la décision de retirer les boules Lindor de ses avions. A la place, les passagers recevront désormais des pralinés de la maison lucernoise Aeschbach Chocolatier, comme l’a confirmé le porte-parole de la compagnie, Michael Stief. Les boules Lindor, rappelle-t-il, n'ont été introduites qu’après la pandémie.
Swiss explique vouloir «rehausser le service chocolat». Des mots qui peuvent surprendre, tant les Lindor sont considérés comme raffinés; une boîte de 500g coûte 26 francs à la Coop, conséquence de la flambée des prix du cacao. Une mise au concours a donc été organisée, et Aeschbach s’est imposé avec son offre artisanale.
Pour Lindt, la perte de ce contrat n’est pas dramatique sur le plan financier. Ces livraisons ne rapportent en général pas beaucoup aux chocolatiers, elles servent surtout de vitrine marketing.
Pas de changement en revanche pour la First Class: Swiss continuera d’y proposer les pralinés et spécialités du chocolatier zurichois Sprüngli. Quant au petit chocolat-signature de Frey, il reste disponible dans toutes les classes.
Adapté de l'allemand par Tanja Maeder